Quand Mercedes ajouta à sa constellation d’étoiles un petit Shooting Brake basé sur la Classe A et le CLA, l’annonce laissa perplexe. Nous étions alors en 2015, les constructeurs n’avaient d’yeux que pour les SUV et cette carrosserie apparaissait anachronique. C’est toujours le cas, près de cinq ans plus tard, alors que le tsunami des crossovers continue de déferler sur le marché automobile. Pourtant, le succès du CLA Shooting Brake a fait mentir les observateurs. Mercedes en a vendu plus de 750 000 exemplaires, dépassant de très loin toutes ses espérances. Une réussite absolue qui confirme que le CLA est devenu une pièce maîtresse de l’arsenal de l’Étoile. L’âge moyen des acheteurs est de dix ans inférieur à celui des fidèles du constructeur allemand. Mieux, la moitié de ceux qui ont succombé au charme du CLA venaient de la concurrence et 75 % d’entre eux sont restés, par la suite, fidèles à Mercedes. Pas étonnant qu’il apparaisse de plus en plus, au gré des salons et autres événements internationaux, comme le porte-étendard de la marque, devant la Classe ou la Classe S.
Étoile brillante
Le CLA Shooting Brake compte avant tout sur sa silhouette unique pour séduire. La plateforme technique est celle de la dernière Classe A. L’ensemble a cependant bien grandi. L’oiseau de proie s’étire sur 4,70 m de long (+5 cm par rapport à la génération précédente) et 1,86 m de large. Son bec imite celui d’un grand squale prêt à passer à l’attaque. La poupe se fait plus épurée qu’autrefois, grâce à la plaque d’immatriculation qui descend dans le bouclier (elle était précédemment installée entre les feux). Les lignes s’affinent et apparaissent plus aérodynamiques pour un surmoi sportif omniprésent. Même l’arrière, arrondi et un peu pataud sur la version classique de base, est ici, au gré de l’allongement du porte-à-faux arrière, plus aérien. Cette nouvelle itération joue avant tout sur son charme fou pour plaire à une clientèle jeune. Mais elle n’est pas dénuée pour autant de vocation familiale. Le coffre, par exemple, atteint 501 l, ce qui est fort généreux pour le segment.
Le spectacle continue ainsi à l’intérieur, où l’espace à vivre impressionne tous ceux qui ont été un peu déçus par l’habitabilité de la Classe A. Là encore, le charme opère immédiatement. La planche de bord est rehaussée par deux sublimes écrans pouvant atteindre 10,25 pouces. Le premier sert d’instrumentation numérique, le second de console de commandes multimédia. En coulisse, on retrouve Nvidia, le spécialiste du rendu graphique. Le système de navigation est bluffant : la surcouche de réalité augmentée relève de la magie blanche. La caméra du véhicule est sollicitée afin d’afficher sur l’écran, en surimpression, les flèches de direction, les numéros des rues, les points d’intérêt, etc. L’assistant intelligent MBUX est bien sûr de la partie dans une version améliorée. D’un simple « Hey Mercedes » ou « Mercedes », le cerveau du CLA tend l’oreille et tente de répondre au moindre souhait du conducteur. L’amortissement adaptatif et la conduite semi-autonome reliée à la navigation sont au programme.
Sans tambour ni trompette
Pour séduire, le CLA Shooting Brake n’a ni besoin de motorisation révolutionnaire ni d’ambitions futuristes particulières au-delà de sa belle dotation technologique. La gamme tourne autour de trois motorisations à essence et de deux diesel. Il faudra attendre l’été, après un passage à Genève, pour découvrir la version hybride rechargeable qui associera le 1,3 l 4-cylindres essence maison (160 ch) à une généreuse batterie de 15,6 kWh, pour une puissance totale de 218 ch. C’est ce bloc qui officie aujourd’hui, décliné en 136 ch (version 180) et 163 ch (version 200). Il est épaulé par le 2 l 4-cylindres de 225 ch (250 4matic). Côté diesel, le petit 1,5 l 4-cylindre turbo ouvre le bal avec ses 116 ch, tandis que le 2 l est proposé en 150 ch et 195 ch. Une offre somme toute très classique qui met parfaitement en valeur les excellentes qualités dynamiques du CLA Shooting Brake. À dotation égale, cette carrosserie est 1 200 € plus cher que le CLA coupé. Comptez 36 850 € pour accrocher l’entrée de gamme essence et environ 45 000 € pour un modèle bien équipé en essence ou en diesel.