Tel libraire, tel livre ! dit le dicton: « La libraire traditionnelle de la ville avait de moins en moins de livres, il y avait de plus en plus de lampes ou d’autres choses, avec deux amis, on s’est dit qu’il y avait de la place, avec une envie de défendre des textes que l’on ne trouvait pas forcément, c’est parti comme ça », raconte Willy Hahn, né à Birlenbach et qui a fait toute sa scolarité à Wissembourg. 13 ans plus tard, il résiste aux sites de vente en ligne, aux supermarchés et à La maison de la presse qui s’est installée depuis. La concurrence est forte pour les épaules frêles d’une librairie indépendante.
« J’ai tendance à avoir une certaine affection pour les métiers en voie de disparition », déclare Willy Hahn avec humour. Quand j’ai des jeunes de troisième en stage et que je remplis le questionnaire à la fin, à la question « Pensez-vous que ce jeune est fait pour ce métier ? », je réponds oui, et à la question « Lui conseillez-vous de faire ce métier ? », je dis non. On ne sait pas où l’on sera dans 10 ou
15 ans, même si je suis raisonnablement optimiste. Si j’avais 25 ans, je le serais beaucoup moins ».
Il semble qu’être «A livre ouvert» aujourd’hui est un combat :
« C’est croire qu’il y a encore une transmission qui est possible, qu’il y a encore des textes qui peuvent intéresser les gens, que ces textes ne sont pas forcément édités par les grosses structures, mais par de plus petites. C’est là où un libraire peut faire la différence, en proposant autre chose, ce que l’on ne trouve pas en tête de gondole ou dans les
gares », analyse-t-il.
Des rendez-vous réguliers avec les auteurs
Alors, très régulièrement, le libraire pousse ses rayons pour faire de la place, Willy installe une quarantaine de chaises et accueille un auteur. « J’aime quand il y a de trois copains qui viennent faire de la musique, un écrivain qui parle de son bouquin et que l’on termine avec une bouteille de vin et deux ou trois trucs
à grailler ».
Cela sera le cas lors des prochaines rencontres, initialement programmées le 27 mars avec Jean Vogel pour « L’appel de Saâles », Damien Deville et Pierre Spielewoy pour « Toutes les couleurs de la terre » et le 2 avril, avec Frédérique Deghelt pour son dernier roman « Sankhara », avant le premier Salon du livre transfrontalier de Wissembourg du 24 au 26 avril qu’A livre ouvert organisera. Mais confinement oblige, ces dates sont reportées. En attendant, retrouvez régulièrement votre libraire en live sur sa page Facebook « Librairie à livre ouvert ».