« La vie ? C’est tout de suite ». Séverine de Close donne le ton. À 42 ans, cette Haguenovienne a été élue première Dauphine Égérie Glam-Plus France 2020. Depuis 7 ans, cette compétition nationale vise à mettre en valeur les femmes rondes et milite pour leur intégration dans la société. « Rien que le fait d’être candidate est déjà une victoire », lance l’Alsacienne. « On vous met au défi de faire une séance photo, de défiler en maillot de bain, de se faire maquiller », poursuit celle qui a l’habitude de la scène.
Auteur-compositrice-interprète, elle part régulièrement sur les routes de l’Est de la France chanter ses mélodies pop et électro. Cette fan de The Cure sort d’ailleurs dans un mois un album de chansons alsaciennes. De sa voix douce, elle précise : « les concours de femmes rondes ne sont pas des concours de beauté. On admet qu’on a le droit de mettre du vernis à ongles même si on a les doigts boudinés, qu’on peut mettre de faux cils même si les joues font le double d’une taille standard ». Elle répète : « La vie, c’est tout de suite. On peut mourir demain sans avoir eu un 36 ».
« On ne vous le dit jamais directement »
Son mari et ses deux enfants ont compris sa démarche et la soutiennent. Avec ses prises de position affirmées et son engagement, Séverine constate les discriminations auxquelles sont confrontées les personnes en surpoids. Elle l’a vécu elle-même : « J’étais candidate à un rôle de princesse Disney. On m’a dit que je n’avais pas le profil », se souvient-elle. « On ne vous le dit jamais directement, on vous le fait comprendre ».
Mais il y a aussi ces moments plus directs comme cette fois où elle entre dans une boutique à Haguenau. Elle cherchait des vêtements pour sa fille qui est grande et mince. « D’emblée, la vendeuse m’a dit qu’elle n’avait rien à ma taille. Je lui ai répondu que c’était dommage pour elle et que j’irai dépenser mes 100 euros ailleurs ». Avec sa taille 46/48, Séverine indique qu’elle fait partie de la tranche basse des femmes rondes. « J’oublie que je suis ronde jusqu’à ce que physiquement, on me cogne dedans ou quand je déborde du siège au cinéma », confie-t-elle. Et ces réflexes, devenus obligatoires : « Quand j’arrive quelque part, je dois visuellement être capable de juger si une chaise va contenir mon popotin. »
« Les rondes ne comptent pas pour des prunes »
Séverine raconte que c’est à l’adolescence que son corps s’est transformé. « J’ai calmé ça avec des régimes restrictifs. J’ai voulu arrêter les privations parce qu’après on reprend deux fois de poids. C’est la double peine. J’ai passé l’âge », lâche la Haguenovienne qui indique être végétarienne et adepte du bio. Elle sourit : « Il est là mon message: les rondes ne comptent pas pour des prunes ! ».