Parking privé pour entrée séparée, demi-pension, accès au parc inclus pour deux jours, visite personnalisée : tout est réuni pour un séjour privilégié dans la nature. Fondé il y a quarante ans, le parc de Sainte-Croix s’est offert une nouvelle jeunesse en 2010, avec la construction progressive de quarante-six hébergements. Les plus curieux, voire les plus téméraires, peuvent désormais manger, dormir, se réveiller, faire leurs activités quotidiennes entourés d’animaux sauvages. Bisons, ratons laveurs, chiens de prairie, dindons sauvages et ours noirs attendent ainsi les visiteurs au cœur du “Nouveau monde”, dans ces grandes prairies nord-américaines reproduites en 2019 et hérissées de 17 lodges.
“Ils font leur vie comme si de rien n’était”
Tout en bois, écoresponsables, avec d’immenses baies vitrées, les lodges et leurs terrasses sont totalement intégrés au cadre de vie des animaux. “C’est impressionnant de les voir évoluer dans leur environnement aussi naturellement, commence Jasper. Ils font leur vie comme si de rien n’était, ils ne sont pas farouches. Ce matin encore, alors que je prenais mon petit déjeuner assis sur un rondin, l’un d’eux venait de finir sa toilette sous mes yeux.” Sur pilotis, à cheval sur la rivière, lorsque l’homme prend sa douche, l’ours noir prend son bain !
D’une stature de 120 à 200 cm, le plantigrade vit habituellement dans les grandes forêts nord-américaines, mais s’est parfaitement acclimaté aux 8,5 hectares qui lui sont dédiés dans la vallée mosellane de la Seille. Au point de donner naissance à deux petits, en février 2020, baptisés Dakota et Carolina! Tout un écosystème, avec 372 arbres, 33 000 arbustes et une rivière dotée d’un système de filtrage en continu, a été créé pour eux et leurs acolytes des Amériques… Sékani sourit : “Finalement, notre attention s’est portée sur les ratons laveurs dans leur petit enclos, qui nous ont bien fait marrer ! Nous, on traîne un peu toute la journée, mais eux sont très affairés, et ils font le spectacle pour tout le monde.”
Visite nocturne
Tandis que sur la grande plaine, les activités ralentissent avec la tombée du jour, le visiteur lambda doit quitter le parc à 19h (à partir du 7 juillet) pour respecter la quiétude des animaux. Pour les hôtes, après le dîner inclus, c’est le moment d’enfiler une lampe frontale et de profiter d’une visite nocturne. Souvent à l’opposé du thème choisi, de manière à avoir un aperçu global du parc, ou à la demande, elle est ponctuée d’anecdotes que seuls les soigneurs connaissent.
Si Sainte-Croix se veut tout simplement pédagogique, il est aussi un lieu de sauvegarde et de réintroduction. Au départ focalisé sur la faune européenne, le parc s’est diversifié à partir de 2007, devant le constat que tous les continents sont fragiles. Maki cata de Madagascar, pandas roux de l’Himalaya ou encore loups arctiques ont rejoint les cigognes, lynx et autres marmottes. Mais contrairement à son homologue brun des Pyrénées, également présent sur le site, l’ours noir n’est pas menacé de disparition.
Et comme la préservation des espèces commence par leur observation, l’immersion ne vaut que si elle est totale. Alors que les hurlements des coyotes se font entendre dans la nuit du Nouveau monde, on va, on vient, on prépare sa couche dans la pénombre. Et finalement, on ne sait plus trop qui des ours noirs ou de Sékani et Jasper, pense
quoi ?
www.parcsaintecroix.com