« Indésirable raconte l’histoire de Sam, une personne avec un genre non défini, qui s’installe dans une petite ville de province. Sam tombe amoureux d’un monument historique et se met en tête de le restaurer pour y habiter et en faire une salle de théâtre », détaille Erwan Larher.
Rapidement, le personnage sera confronté à la vie de village, avec son lot de méfiance et de curiosité. Avec une intrigue pareille, l’auteur a travaillé différemment : « Le fait que Sam soit un personnage intersexe m’a permis de travailler une langue et une grammaire spécifiques autour de lui. (…) Il y a beaucoup de débats autour de la langue française, notamment celui sur l’écriture inclusive. C’était un moyen pour moi de questionner ce débat-là. Cette langue créative devait rester fluide. L’écriture inclusive, c’est bien gentil, mais lire un roman avec ses marques, c’est illisible. »
La place de la littérature
Erwan Larher a commencé très tôt : « Dès que j’ai su écrire, j’écrivais des histoires. J’avais beaucoup d’imagination. J’habitais à la campagne, on n’avait pas la télé, c’était les copains et les livres ». Dans le monde de la musique jusqu’à ses 30 ans, Erwan Larher a ensuite enchaîné plusieurs boulots alimentaires avant de devenir traducteur, ce qui lui permet aujourd’hui de « faire bouillir la marmite ». Pour lui, « la littérature, écrire des romans, c’est très sérieux, très important ».
Touché par deux balles au Bataclan le 13 novembre 2015, il a rédigé sur son lit d’hôpital Le livre que je ne voulais pas écrire (sortie en 2017). Depuis Indésirable, l’auteur travaille sur plusieurs projets : « Sur le feu, il y a des scénarios de long-métrage que j’écris avec ma compagne Loulou Robert également romancière. Et je suis en train d’écrire un autre roman. »