Maxi Flash : Michel, quelle a été votre première réaction à la lecture du courrier d’Emmanuel Macron ?
Michel Aucourt : Un grand bonheur, clairement ! L’intervention d’Emmanuel Macron était totalement inattendue. Les élus alsaciens se sont emparés du dossier, mais je ne m’attendais pas à une réponse du Président en personne (voir encadré).
La force du dossier, c’est que ce sont pratiquement tous les sports qui étaient représentés dans le collectif…
Tout à fait. Sur les 320 000 licenciés que l’on compte en Alsace, 300 000 étaient représentés par leurs sports, et favorables à la création ou au retour d’une ligue d’Alsace. Pour notre part, il est clair que les 94% d’approbation lors de l’AG de Rosheim ont eu un effet. Cela a été un événement peut-être décisif, car de nombreux élus, députés, ont suivi de près ce dossier. On a beaucoup d’échanges avec eux, et ils m’ont dit que ce vote a été important.
Une fois qu’on a ce courrier présidentiel, quel peut être le calendrier ?
Nous sommes en train d’écrire à Noël Le Graët (entretien réalisé le 1er mars, ndr), le président de la Fédération. Nous lui avons déjà fait un premier courrier le 17 janvier, mais il n’en a pas pris connaissance, ou n’a pas eu le temps de s’y intéresser. On imagine sans mal qu’il a d’autres priorités. On veut donc lui rappeler que le Président de la République a souhaité un retour aux ligues. Notre projet est prêt s’il veut bien l’étudier. Et je vois mal Noël Le Graët aller à l’encontre d’Emmanuel Macron. Ensuite, de juillet 2022 à juin 2023, on établira le traité d’accord pour aboutir au 1er juillet 2023 à la renaissance de la Ligue d’Alsace dans les contours qu’on souhaite lui donner.
Vous planchez déjà sur de nombreux dossiers (foot féminin, recrutement de bénévoles, d’arbitres, de dirigeants, foot loisir…), le retour à une Ligue peut-il vous donner les coudées franches ?
C’est le plus gros levier. Aujourd’hui l’Alsace est sous tutelle du Grand Est. Ce n’est pas une tutelle diabolique, mais toutes nos décisions sont soumises au comité directeur de la LGEF.
L’instant décisif
Alors que le courrier du collectif alsacien pour le retour à des ligues d’Alsace était d’abord destiné au Premier ministre Jean Castex, le député Bruno Fuchs a pris l’initiative de le déposer directement au cabinet d’Emmanuel Macron. Sans doute sensible au devenir de l’Alsace (on rappelle que Brigitte Macron a vécu à Truchtersheim et enseigné à Strasbourg), Emmanuel Macron a signé lui-même un courrier appelant de ses vœux à une « concertation avec les fédérations sportives, afin de faciliter le déploiement des ligues d’Alsace ».