Avec son EQXX Concept, Mercedes est en passe de lever un frein historique au déploiement de l’électrique : l’autonomie. Cette « vision » a récemment fait parler d’elle en étant la première voiture 100 % électrique à avoir rallié Silverstone depuis Stuttgart d’un seul plein, au mois de juin. Un parcours de plus de 1 200 km qui a vu le bolide consommer 8,3 kWh/100 km. L’EQXX a ainsi battu un record… qu’elle détenait déjà ! La prouesse est d’autant plus grande que l’Étoile n’a pas choisi la facilité en bardant sa protégée d’une batterie démesurée. L’idée qui a sous-tendu le projet était d’utiliser les technologies existantes et de les optimiser.
Dompter l’air
C’est donc sur l’aérodynamisme que les ingénieurs ont d’abord travaillé. Il en ressort une silhouette atypique, comme taillée par le dieu des vents Éole. C’est le coefficient de pénétration dans l’air (Cx) qui a commandé tous les choix esthétiques. Et le résultat est loin d’être désagréable à l’œil. Les lignes sont d’une grande fluidité et d’une extrême finesse. Il faudra toutefois se faire à cet arrière impressionnant, qui se termine comme une queue de paon. D’ici surgit, à partir de 60 km/h, un diffuseur rétractable. Avec un Cx de 0,17, l’EQXX est tout simplement l’automobile possédant le meilleur coefficient de traînée jamais produite! « Nous voulions dessiner la voiture la plus aérodynamique possible tout en respectant l’ADN de Mercedes, à savoir un design identifiable et de la sportivité » expliquait Teddy Woll, responsable de l’aérodynamique de l’EQXX, lors de la présentation du projet.
Une vision du futur
Rien n’a été laissé au hasard. Un petit splitter actif positionné à l’avant s’ouvre dans les montées ou lorsque la température monte afin de rediriger l’air sous le fond plat. De même, les petits rétroviseurs dévient les mauvais courant vers des zones plus porteuses, tandis que les jantes sont rentrées de quelques millimètres à l’intérieur de la caisse afin d’éviter tout frottement. Sans oublier des panneaux solaires intégrés au toit pour récupérer environ 25 km par cycle de charge. Pour la batterie, Mercedes s’est appuyé sur le savoir acquis par les équipes de F1 et de FE. Le moteur délivre 244 ch, ce qui n’a rien d’exubérant, et la batterie ne dépasse pas les 100 kWh. L’exploit est d’avoir réussi à réduire sa taille de moitié et son poids de 30 %. La masse globale de la voiture ne dépasse ainsi pas 1 755 kg (grâce au recours important à des matériaux légers). Enfin, la déperdition d’énergie entre le moteur et les roues a été réduite de 50 % pour atteindre 95 % d’efficacité. Résultat, plus de 1 200 km d’autonomie sans transiger sur les performances!
L’intérieur est, à lui seul, une prouesse. Entre l’écran de 48 pouces qui compose la planche de bord et les revêtements en cactus, en champignon (sic !) et en bambou, on est déjà dans le futur de l’automobile écoresponsable. Et si on avait encore un doute, une intelligence artificielle accompagne, tel un copilote, le conducteur et lui indique quand accélérer, freiner ou ralentir afin d’optimiser les consommations.
Pour le moment l’EQXX n’a pas d’avenir en grande série, mais le savoir accumulé lors de sa création va innerver les futures productions de l’Étoile.