Drôle de situation. À Seebach, on ne parle que de ça. L’ASS est leader de son groupe en District 3, mais ce n’est pas ça le sujet, en pleine préparation avant les matchs retour.
Depuis plusieurs mois, la Ville et son maire, Michel Lom, ont vu grand : l’un des deux terrains de foot va devenir un supermarché. En compensation, un nouveau terrain synthétique et de nouveaux vestiaires seront construits. Magnifique. Ou presque. Parce que du côté de l’AS Seebach et de son président Martin Schalck, on nie toute discussion préalable. « Les infrastructures ont été améliorées au fil du temps, on a un terrain d’entraînement et un terrain d’honneur, c’est l’idéal. Certes, on gagnera à avoir de nouveaux vestiaires, mais ce club house, c’est le club qui l’a construit, il est au club. » Mais il est sur un terrain qui appartient à la commune… Et le permis de détruire a été déposé.
L’ASS, fondée en 1929 « officieusement », mais avec des statuts qui remontent tout de même à 1949, n’a évidemment jamais joué ailleurs qu’à Seebach. C’est aussi ce qui chagrine les membres du club : devoir s’expatrier sans durée fixe. Les maires de Seebach et de Wissembourg ont, semble-t-il, parlé du sujet pour que l’ASS migre sur les installations plus au nord. Mais sans en informer les clubs concernés.
L’avenir du club
en question
La question des finances du club n’est pas non plus anodine, et Martin Schalck la pose en ces termes : « Imaginons qu’on joue à Wissembourg, il se passe quoi des recettes buvette ? Est-ce que nos supporters seront quand même là ? » Et pour un club dont l’équipe 1 joue en D3, on peut effectivement se poser la question. Dans ce cas quid des éventuelles compensations financières ? Quant au synthétique, on sait maintenant que beaucoup de joueurs le redoutent, plutôt que d’y aller avec envie. « J’ai des joueurs qui partiront », affirme le président.
Dans ce conflit, à lire entre les lignes, difficile de savoir si ce sont deux institutions ou deux hommes qui s’opposent. On prête à Martin Schalck des envies de candidature à la Mairie. Accusation balayée d’un revers de main : « On ramène tout à ça. Je m’exprime juste en tant que président d’un club qui, aujourd’hui, voit sa grille cadenassée, et ses buts démontés du terrain. On ne peut pas s’entraîner, on ne sait pas où on va jouer. Je ne demande rien à la presse, c’est la presse qui est venue vers moi, et je n’en garde d’ailleurs pas une très bonne expérience. »
La situation est en tout cas à l’arrêt. Le projet municipal est lancé, avec pour objectif de livrer le nouveau complexe fin 2020. Pour certains, c’est une aubaine pour un village comme Seebach. Les autres se montrent perplexes sur la fameuse période de transition, alors qu’aucune solution négociée n’a été entérinée.