On commence avec quelques mots sur votre parcours.
Mes parents n’avaient aucune envie que je fasse ce métier, je les remercie, car, je ne sais pas pourquoi ils l’ont fait, ils m’ont inscrite au conservatoire. Cela peut paraître étrange quand on a 6 ans, mais j’ai toujours été animée par la musique ou le théâtre. J’ai étudié le solfège et le piano dès mon plus jeune âge, et plus tard la guitare en autodidacte. C’était une évidence, une révélation. Après le conservatoire de Chartres et mon bac, je suis partie à Londres pour y faire du théâtre et me réaliser, pour exister. J’y ai travaillé, puis je suis revenue en France et je me suis inscrite au Cours Florent. Grâce au théâtre, en lisant le répertoire français, en prenant conscience de toutes les formes d’écriture, j’ai commencé à écrire, je me suis autorisée à le faire. En fait, tout mon parcours est une histoire d’autorisation. Tout déconstruire pour tout reconstruire. Il faut une vie pour cela, mais plus ça va et plus j’ouvre les portes. J’ai toujours besoin d’écrire, j’ai toujours des mélodies à chanter, cela prend beaucoup de place.
C’est certainement pour cela, parce que vous n’avez pas été « autorisé » à l’être, que vous êtes une artiste…
Probablement. C’est beau quand la lumière rentre, cela fait du bien.
Vous écrivez uniquement des chansons ?
J’adorerais écrire un roman, mais pour le moment, cela me fait un peu peur. Alors, oui, uniquement des chansons. J’avais écrit deux albums avant «Les bruits du cœur», ils n’étaient pas sortis, mais je les défendais sur scène, à mon rythme.
Comment est né l’album « Les bruits du cœur » ?
J’ai arrêté de faire de la musique pendant presque deux ans, j’avais besoin de me nourrir d’autres choses. Je pensais même que je n’étais pas faite pour ce métier. Mais, en vivant d’autres choses, « Les bruits du cœur » sont « arrivés ». J’ai travaillé dans le milieu médical, ce qui a inspiré l’album, autour du corps. J’ai même collaboré avec Michel Cymes qui a accepté de tourner dans le clip. C’était un joli moment, la boucle était bouclée. Après, j’ai écrit aux Voix du Sud en 2014, j’ai été sélectionnée pour participer aux 39e rencontres d’Astaffort de Francis Cabrel. Plus tard, nous avons réédité le disque avec une chanson de Marc Lavoine en plus.
Et il y a eu la rencontre avec Patrice Leconte ?
J’ai toujours rêvé de travailler avec lui, depuis que je fais du théâtre, depuis toujours en fait. J’ai cherché et trouvé son mail, et je lui ai envoyé deux titres de l’album. Il m’a répondu qu’il aimerait beaucoup, si j’acceptais, la formule était si charmante, réaliser un clip sur la chanson «Marée basse», et nous l’avons fait.
Je n’ai pas trouvé votre année de naissance en préparant cet entretien, pourquoi ?
Je la garde bien. Ce qui est sûr, c’est que j’ai la trentaine passée. J’ai un âge de scène.
Un âge de scène ? C’est quoi un âge de scène ?
D’autres ont un nom de scène, moi un âge de scène. Voilà, c’est 34 ans…