mercredi 4 décembre 2024
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Serge Schaeffer – L’anticipation responsable

Le maire de Herrlisheim n’aime pas les bureaux, c’est le terrain qu’il préfère : ses chaussures pleines de terre au retour d’une visite de chantier en témoignent. Pourtant, il aurait pu parler encore des heures de sa commune et de ses 4870 habitants tant ses projets le « challengent ». Contrairement à son apprentissage à la SNCF - un saut dans l’inconnu qu’il n’a jamais regretté puisqu’il a finalement poursuivi ses études jusqu’au doctorat -, son engagement dans la vie municipale s’est fait progressivement, mais sûrement. Aujourd’hui à la retraite, Serge Schaeffer se consacre à sa vision à long terme dans tous les domaines.

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à Herrlisheim ?

Je suis parmi les derniers à être nés à Herrlisheim en 1963, je suis pur jus ! J’ai de très bons souvenirs dans la ruralité, un endroit où il fait bon vivre, avec des activités de plein air et cette chance de pouvoir passer une grande partie de notre enfance à Herrlisheim puisque nous avions déjà deux écoles maternelles, deux primaires et un collège. Il y avait les locaux et aussi une forme de brassage avec l’activité de la raffinerie de Strasbourg qui employait beaucoup de personnel, c’était une vraie richesse. À 16 ans, je suis allé à Paris pour mon apprentissage à la SNCF, et j’ai enchaîné plusieurs postes. Jusqu’au moment où j’ai décidé de reprendre mes études en parallèle de mon activité, avec beaucoup de sacrifices, mais avec le soutien de mon épouse, de mes deux enfants. La fac de droit a été une vraie révélation, et une approche stratégique qui m’a prédisposé à des postes de direction à la SNCF, et aussi à la gestion d’une commune.

Mais quelle est la part d’héritage familial, dans votre métier et votre engagement politique ?

Je suis d’une famille de cheminots, mon père, grand-père, frère, cousin et fils travaillent à la SNCF ! Dans la famille, il n’y a pas d’élus, mais un bon réseau d’amis. Mon adjoint, c’est le canal historique, on est ensemble depuis la première heure, et c’est ce qui nous a motivés à faire quelque chose. Déjà au collège, j’avais une certaine attirance pour la politique, je ne rêvais pas d’être président ou ministre, mais je prenais la parole. Comment construire la cité de demain, faire en sorte que les gens aient la même enfance heureuse ? Pour y arriver, il faut des gens qui se relèvent les manches.

Le futur parc familial de l’Ecluse avec un espace culturel, un de jeux et un de biodiversité. / ©Dr
Vous entrez au conseil municipal il y a vingt ans, avant d’être élu maire en 2020. Comment avez-vous franchi les étapes ?

C’était une forme de challenge où avec plusieurs amis et sympathisants, on a proposé une alternative à la gouvernance en place, alors qu’il n’y avait pas d’opposition. La démocratie, c’est la confrontation des valeurs et des projets. Le temps en politique est long, mais quand on est contributeur, constructif, différenciant, à chaque élection, on arrivait à convaincre plus d’habitants. Puis quand l’ancien maire a décidé de ne pas se représenter, on a gagné sur un programme très étoffé. Et après quatre ans, on est à 90% de réalisation.

Quelle est cette différence dont vous parlez ?

C’est l’idée que je me fais de gouverner une commune, au fil de l’eau ou anticipative. Les crises qu’on a traversées—sanitaire, environnementale et du logement–, nous ont confortés dans la lecture anticipative. Par exemple, là où il y avait l’ancien gymnase de la raffinerie, qui servait d’atelier municipal, on a décidé de faire un lotissement et de construire un nouveau centre technique municipal (CTM). Vous pourriez dire, un atelier, c’est un atelier. Eh bien non, on a une responsabilité, un nouveau bâtiment peut fournir de l’énergie, et idéalement plus qu’il n’en consomme. On y récupère aussi l’eau de pluie pour les besoins du service technique. Et on sait le chiffrer : sur les écoles, il y a deux autres centrales photovoltaïques, on produit l’équivalent de 60% de la consommation de la commune. Avant, avec l’augmentation du prix de l’énergie, le surplus était de
300 000€ ! C’est une prise d’otage ! Si on gérait au fil de l’eau, on serait à la merci de la conjoncture.

« Comment construire la cité de demain, faire en sorte que les gens aient la même enfance heureuse ?
Pour y arriver, il faut des gens qui se relèvent les manches »

Quels autres projets ont déjà été réalisés ?

De mémoire, une vingtaine de projets, par exemple le stade quatre-saisons pour les associations, mais aussi les écoles ; le clocher de l’église rénové exactement comme il y a cinquante ans avec la Fondation du patrimoine ; en centre-ville, on ramène les commerces, une nouvelle boulangerie, un coiffeur… Nous rachetons ou construisons des bâtiments qui auront encore une utilité dans 20 ou 40 ans. Si le maire ne fait pas ça, d’autres le font, comme un Monopoly, et vous aurez une commune dont vous ne voulez pas.

Le Centre technique municipal, un bâtiment écoresponsable qui a fini dans les cinq premiers au prix d’architecture de l’Equerre d’argent ! / ©Dr
Et les projets qui sont dans les bacs ?

Il y a un irritant majeur en termes de bruit et de santé publique, c’est l’autoroute qui longe la commune sur 2,4 km… On a sollicité la CeA qui est gestionnaire, et 300 riverains ont exprimé leur ras-le-bol lors d’une réunion. Aujourd’hui on a un merlon, c’est un tas de terre qui s’affaisse, on voudrait un vrai mur antibruit. Également les zones de captage d’eau :
à côté du château d’eau, les puits de pompage d’eau potable sont au milieu des champs cultivés. Pour éviter les intrants, nous voulons préserver cette zone. La situation n’est pas urgente, mais il faut agir, aujourd’hui on trouve des traces de produits interdits depuis 20 ans ! Enfin un autre sujet de fierté, c’est le collège qui va être entièrement rénové pour plus de 10 M€. La commune va investir dans une salle de restauration pour les primaires qui auront un self à leur niveau, à l’endroit même où le repas est fabriqué, pour fin 2026.

Enfin, vous revenez du chantier du Parc de l’écluse, à quoi ressemblera-t-il ?

Ce sera un parc familial, sur près de 1 ha, qui conjugue trois dimensions :
des jeux toutes générations, une scène de plein air, et un espace de biodiversité. Il sera livré en mai-juin 2025. Dans ce quartier, nous aurons la mairie, ici la bibliothèque, une maison de santé, le parc, en face l’Ehpad, là le projet de résidence sénior avec Alsace habitat pour une vingtaine de logements—il y a une vraie attente autour de ça. On crée un super quartier en hypercentre, pharmacie, commerces, le parc, tout y est. Bien vivre, bien travailler, mais aussi bien manger, bien respirer, c’est notre responsabilité.

Herrli’Noël. / ©Dr

Herrli’Noël

Avec une trentaine d’associations, « il se passe toujours quelque chose à Herrlisheim, selon le maire. Elles mettent la main à la pâte pour les festivités qu’on organise, du 14 juillet à Noël ». Herrli’Noël a vu le jour en 2021 avec dix exposants, cette année il y en aura 120 ! Au programme : inauguration le 29 novembre à 18h autour du marché au CSC ; le 1er décembre à 8h, marché de la Saint-Nicolas au gymnase ; le 7 décembre à 16h, marché de Noël ; le 18 décembre à 15h, spectacles de Noël pour les enfants au CSC ; le 22 décembre à 16h, concert de Noël à l’église ; le 27 décembre à 19h, soirée après-ski au FCH.

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