Né en 1930 à Néewiller-près-Lauterbourg, Auguste Muller a traversé un siècle d’histoire. Formé à Saint-Cyr, lieutenant en Indochine au moment de Diên Biên Phu, il a aussi servi en Algérie et au Tchad avant de revenir en Alsace du Nord, sa terre d’attachement. Au fil de sa carrière militaire, puis civile – ingénieur, chef d’entreprise, directeur des ressources humaines, commerçant de philatélie – il aura déménagé 22 fois en 27 ans. Sa vie continue aujourd’hui là où elle a commencé.
Émotions
Il est 10h40 et déjà 24 exemplaires ont été signés d’une main tremblante mais assurée : « Excusez mon Parkinson », glisse-t-il avec douceur. L’émotion monte quand sa petite-fille Emmie surgit, venant tout droit de Belfort avec son mari et leurs deux enfants.Surprise réussie.
Elle confie sa fierté pour ce grand-père discret mais moderne : « Quand je ne l’appelle pas en visio, il me gronde parce qu’il veut voir les enfants. Et quand on fait des courses, il paye avec son smartphone ! » Un homme qui n’a jamais cessé d’avancer avec son temps, malgré le poids d’un passé qu’il a longtemps gardé pour lui.
Transmission
La Boucle n’est pas seulement un récit de batailles. Illustré de nombreuses photos, c’est le témoignage d’une vie de service, de silence et d’héritage. « Pourquoi aujourd’hui j’écris ce livre, alors que je n’ai jamais parlé à mes enfants de ce que j’ai vécu sur les théâtres d’opérations », écrit Auguste Muller en préambule.
Grâce à son complice Ambroise Perrin– lui aussi connu comme le loup blanc et dans la peau de l’éditeur -, la mémoire d’Auguste Muller se transmet désormais au grand jour. Prochaines étapes : une rencontre avec les membres du Souvenir français, puis une présentation à l’école militaire de Strasbourg. En attendant, Wissembourg peut être fière de compter parmi ses habitants un témoin d’une telle intensité de vie.