L e constat est devenu un poncif : le segment des SUV, au sens large, est celui qui a connu la plus forte croissance au cours des dernières années. C’est même celui qui a sans doute connu la plus impressionnante progression depuis le début de l’histoire de l’automobile, changeant en profondeur le paysage motorisé. Il est donc normal de voir toutes les marques multiplier les nouveautés et se ruer sur cette nouvelle carrosserie aux œufs d’or. Personne ne souhaite passer à côté de cette vague ô combien bienvenue après un début de millénaire désastreux. Quitte à saturer le marché jusqu’à la nausée. Skoda, en pleine forme, a suivi le mouvement ascendant au bon moment avec les très intéressants Kodiaq et Karoq. Il ne manquait plus qu’un petit dernier pour achever le renouvellement de la gamme et s’installer sur le segment des modèles les plus compacts, lui aussi devenu hautement concurrentiel. C’est chose faite aujourd’hui avec le Kamiq, qui vient prendre la place du monospace Yéti, engeance d’un autre temps qui avait pourtant bien des qualités.
Les choses en grand
Le Kamiq vient ainsi se placer sous le Karoq sur ce que l’on appelle le segment des petits SUV urbains. Or, Skoda, qui ne fait rien comme tout le monde, a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Le Kamiq mesure en effet 4,24 m de long, ce qui le place davantage du côté du T-Roc de VW, par exemple, que du plus compact T-Cross. Il ne repose pas sur la plateforme MQB du groupe, comme son petit-cousin, mais sur sa variante plus imposante MQB A0, comme l’Arona ou la dernière Skoda Scala. C’est plutôt une bonne nouvelle pour les passagers qui, souvent à l’étroit dans ce genre de modèles, seront plus à leur aise ici.
Autre originalité, Skoda, connu pour ses modèles très sages, est sorti de sa zone de confort pour ce Kamiq. L’effet de surprise n’est pas total puisque le modèle de série ressemble beaucoup au concept Vision X aperçu lors des derniers salons mondiaux, mais on est loin des classiques du constructeur tchèque. Les optiques avant à double étage rehaussées par la barrette aux quatre blocs LED accueillant les clignotants à défilement mécanique (à l’image d’Audi), les lignes arrière qui lorgnent sur les propositions premium avec notamment le nom Kamiq écrit tout du long (en lieu et place du logo) ou encore la calandre très sportive confèrent une identité forte à ce compact altier. La Scala a ouvert la voie, le SUV qui en est dérivé enfonce le clou. Le Kamiq doit beaucoup à la berline, à l’image de la planche de bord et de ses aspects pratiques toujours bienvenus. Celle-ci, tout en lignes horizontales, est bien plus valorisante que dans un Karoq, par exemple. Les progrès réalisés par Skoda sont impressionnants et l’on n’est pas loin des meilleures productions grand public européennes, aussi bien au niveau de la qualité perçue que de l’assemblage.
Côté équipement, le Kamiq n’est pas avare. On note la présence de 9 airbags, du régulateur de vitesse adaptatif, du stationnement semi-automatique, des phares à diodes, des compteurs numériques Digital Cockpit, des suspensions sport, de la recharge par induction, de l’écran 9 pouces ou encore de la borne wifi. Le toit panoramique qui s’étend jusqu’à l’arrière et le coffre de 400 litres achèvent une partition généreuse. Mention spéciale au bouchon de remplissage du lave-glace qui se métamorphose en entonnoir.
Une gamme sans surprise
À l’instar de la Scala, le Kamiq organise son catalogue autour du 3-cylindres TSI en 95 et 116 ch. Cette motorisation représentera certainement la grande majorité des ventes, surtout quand on sait que le ticket d’entrée est à 19 870 €. Le bloc 1,5 l TSI 4-cylindres essence de 150 ch contentera ceux qui veulent un petit supplément d’âme et de puissance. Côté diesel, il faudra se contenter du 1,6 TDI de 116 ch s’affichant à 23 630 €. Hormis la version essence de base, toutes les motorisations peuvent accueillir une boîte automatique DSG 7 vitesses, mais pas de transmission intégrale.
Une fois en ordre de marche, le Kamiq se montre rigoureux et sûr, à défaut d’être particulièrement dynamique. La direction aurait mérité d’être un peu moins assistée afin d’offrir des sensations plus pures. Pas de quoi ternir une séduisante proposition qui officiera majoritairement en ville. Skoda prouve une nouvelle fois qu’il est « simply clever »* !
* « Tout simplement brillant »