Ouvrir Tik Tok, c’est comme plonger dans une avalanche de contenu. Sur la page d’accueil et la page communauté de l’application, on constate le nombre colossal de vues qu’affichent ces courtes vidéos d’humour, de play-back, de reprise musicale, ou même de bricolage et d’astuces. On y voit surtout l’omniprésence des défis que se lance un ensemble de vidéastes, fédérés autour de hashtags comme «#pimpmavoix», « #noëlmood » ou « # savoirinutile » et grâce auxquels ils comparent et partagent leurs créations. Très nombreuses et très diversifiées, les 270 millions de vidéos publiées en France cette année ont toutes le même but : divertir à tout prix.
Le premier choix des collégiens
Dans d’autres pays où elle fait des ravages (comme en Inde, en Chine ou aux États-Unis), l’application n’est pas spécialement reconnue pour être utilisée par les préadolescents. Mais en France, Tik Tok a fait son trou dans les collèges. C’est simple, ludique et créatif : parfait pour les jeunes avant le lycée, qui ne cherchent généralement dans les réseaux sociaux qu’un moyen de s’amuser.
Pour preuve, le témoignage de Laura, 13 ans, pile dans l’âge de la majorité des utilisateurs et qui voit justement en Tik Tok quelque chose de très actuel : « C’est une appli drôle et réactive. Je peux m’amuser en créant des vidéos rigolotes sur des fonds de musique que j’aime bien et avec des effets spéciaux comme le ralenti ou le flouté par exemple. On peut faire des selfies, chanter, et il y a de nombreux effets spéciaux et des challenges à relever. C’est une appli à la mode et je me suis prise au jeu. »
Populaire partout dans le monde
Cet énorme succès dans les collèges français illustre en fait parfaitement la pertinence de la stratégie ciblée de ByteDance, l’entreprise chinoise à l’origine de l’application. Contrairement à d’autres, Tik Tok a absolument tout misé sur sa communauté, poussant chacun à participer à l’effort de guerre en étant à la fois le public et le créateur. Une stratégie qui aura valu à Tik Tok de devenir le seul réseau social aussi populaire à l’Est qu’à l’Ouest. Une arrivée surprenante qui va peut-être redistribuer les cartes des leaders mondiaux des réseaux sociaux dans quelques années.