Ma voisine a acheté un nouveau canapé, aussi lourd qu’un bus de supporters du Racing.Comme j’étais le seul voisin disponible ce jour-là, et accessoirement le plus sympa (c’est elle qui me l’a certifié avant que je connaisse le poids de son nouveau mobilier), pour me remercier elle m’a invité à dîner. Le problème c’est que l’achat du canap m’a coûté un salaire, alors un burger, ça te va, elle m’a demandé ? Comme je détenais depuis une heure le titre de voisin le plus sympa, j’ai accepté. Au resto, sur l’écran de télé (installé là pour ceux qui n’ont rien à se dire à table), Kylian Mbappé essayait de marquer des buts.
Comme ma voisine n’en rate pas une, elle m’a dit, au moment où je finissais mes frites, qu’elle avait été scandalisée par la phrase du capitaine de l’équipe de France : « Plus tu as d’argent, plus tu as de problèmes ». J’ai essayé de lui expliquer que l’argent ne faisant pas le bonheur et les millions attirants les escrocs et les profiteurs de tous poils, je voyais ce qu’il voulait dire, que c’est sûr qu’il n’a pas les mêmes problèmes que nous Kylian et qu’il n’avait pas mis les formes, mais ma voisine a répondu : « Oui, c’est vrai, les familles de cinq à qui il reste le prix de 4 Big Arch le 20 pour finir le mois, n’ont pas les mêmes sushis que les milliardaires, elles ont plus de problème de faim et de toits que les riches de fin de mois. »
Et elle a raison évidemment ma voisine. Pour aller dans son sens, j’ai ajouté que j’adore le joueur Mbappé, le philosophe un peu moins, et j’ai terminé mon Master munster au bon goût des Vosges. Elle restait dans ses pensées alors j’ai balancé que dans la vie, plus t’as de frites, plus t’as de problèmes, en regardant les siennes avec envie. Comme je suis le voisin le plus cool de l’immeuble, elle m’a laissé finir le fond de son cornet. Puis elle m’a invité à dormir… sur le canapé.
