François a passé une partie de sa vie sur la Seine, il partageait le bateau Thalassa amarré devant France Télévision. Sa carrière s’est poursuivie à Marseille où il a dirigé le Centre Méditerranéen de la Communication audiovisuelle.François aime toujours rêver, mais il aime encore davantage pousser ses projets jusqu’à leur réalisation ! Son arrière-arrière-grand-père, Paul-Émile Jacquel, à la tête des tissages Jacquel dans la Haute Vallée de la Bruche au XIXe siècle était ingénieur et inventeur. Dans le bureau d’études de l’entreprise à Natzwiller, il a eu l’idée de construire la première péniche à vapeur qu’il a lancée à Argenteuil afin qu’elle ne tombe pas dans les mains des Allemands. Il poursuivait ses investigations jusqu’à imaginer le premier bateau pousseur séparant ainsi la partie motorisée de la barge transportant les marchandises. Les essais ont été réalisés entre Bâle et Mulhouse sans convaincre les industriels mulhousiens.

L’indispensable pousseur
C’est en Hongrie, sur le Danube, que son invention allait trouver le succès. Son brevet date de 1877 mais le système est tombé dans l’oubli. Dans les années 1950, lors d’un voyage d’études en Nouvelle-Orléans, un groupe d’industriels strasbourgeois a découvert l’existence de bateaux pousseurs sur le Mississippi. Dès leur retour, trouvant l’idée géniale, ils lancèrent les pousseurs du Rhin et plus tard les pousseurs de la Seine. Aujourd’hui encore, le transport fluvial ne pourrait se passer de pousseurs, la semi-remorque fluviale ! François Jacquel a récupéré des archives et une maquette du fameux pousseur et insisté de toutes ses forces pour rétablir cette histoire extraordinaire et son inventeur Paul-Émile Jacquel. Depuis Marseille, il a convaincu Strasbourg d’exposer la maquette afin de reconstituer cette histoire authentiquement alsacienne. On ne rêve plus, c’est désormais chose faite avec l’exposition au siège du Port de Strasbourg. Mais François voit déjà plus loin, vers d’autres sites d’accueil de l’expo. Pourquoi pas Marseille où il est actif au Club de la presse et dans l’Association des Alsaciens ?
Ensuite la maquette pourrait intégrer le musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine qui croit encore que les pousseurs sont d’origine américaine, créés sur le Mississippi ! Faut pas pousser, mais rêvons encore.