Joseph Flavill a 18 ans quand, le 1er mars 2020, il se fait renverser par une voiture au nord de Birmingham, en Angleterre. Le choc est si violent qu’il tombera dans le coma. A ce moment-là, bien que le mystérieux virus chinois soit déjà arrivé en Europe, on ne parle pas encore de restrictions, de couvre-feu et de confinement. Pourtant, 22 jours plus tard, Boris Johnson décrète un confinement pour tout le Royaume-Uni. Pendant son coma, Joseph contractera même deux fois le virus. Mais il n’est conscient de rien. A son réveil en janvier, après presque 11 mois d’absence, il ignore tout du « nouveau monde ». Le virus, les vaccins, les variants, les milliers de morts, Black Lives Matter, l’achèvement du Brexit… Lorsqu’il s’était endormi, Trump était encore Président des États-Unis. Une histoire qui rappelle forcément celle du film Good Bye Lenin, dans lequel une Allemande communiste se réveille après huit mois de coma, dans un monde transformé par la chute du Mur de Berlin. Aujourd’hui, Joseph est conscient mais ne parle pas : il répond en clignant des yeux. Sa famille lui passe des appels vidéo et tente de lui expliquer pourquoi elle ne peut pas se rendre sur place. Pour l’instant, difficile de savoir ce qu’il comprend précisément, et ses proches ne lui ont pas encore parlé de l’ampleur de la pandémie.