Maxi Flash : Clément, en 2018, tu as subi une grosse chute, avec trois vertèbres fracturées… Est-ce que c’est complètement oublié ?
Clément Stoll : Oui, c’est du passé, je me suis très bien remis. J’avais déjà fait les deux dernières courses de l’année, mais cet hiver je me suis très bien préparé pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Il n’y a aucune séquelle, je n’ai aucune appréhension.
C’est quoi la préparation hivernale en moto ?
J’ai fait beaucoup de mini-moto en indoor, sur des circuits de karting, ça m’a permis de garder le rythme, les réflexes. Et à côté de ça, pas mal de vélo, pour travailler le cardio. Cela dit, je suis mécanicien poids lourd toute la semaine, alors c’est déjà assez physique !
Mécanicien ET pilote… Comment on fait pour concilier les deux ?
Je travaille chez Jost Logistique, à Hoerdt, et j’ai la chance d’avoir un patron, Francis Humbert, dont le fils Alexandre fait de la course auto. Du coup, on arrive à trouver des arrangements. En fait, je fais quatre heures sup’ chaque semaine, et au lieu de me les payer, il me les donne en récup’ quand je dois aller sur une course.
Cette saison 2019, qui va reprendre le week-end du 6-7 avril, est importante pour toi…
C’est clairement l’année de vérité. J’ai intégré le Junior Team Suzuki pour le Championnat de France de vitesse. C’est vraiment une top team. Si ça se passe bien, ça peut m’ouvrir des portes pour la suite.
À côté de ça, j’intègre AM Motor Racing où je vais faire l’intégralité du Championnat du monde d’endurance. C’est une très bonne équipe qui va se battre aux avant-postes.
Avec un deal intéressant pour toi à la clé…
Ils prennent en charge une partie de mes dépenses. Je dois toujours payer les pneus, ce qui est la plus grosse dépense, et d’autres choses, mais je n’ai plus à me soucier de la moto, des réglages, des pièces… ça fait quelques milliers d’euros de moins à trouver. Mais il en reste encore 15-20.000 pour une saison complète.
Tu l’as dit, c’est une saison charnière qui peut ouvrir des portes… C’est quoi le but ultime ?
Disons que là, je passe semi-pro. Le rêve ce serait de pouvoir vivre de la moto, de passer professionnel. Sur la vitesse, c’est très compliqué. Sur l’endurance en revanche, il y a un coup à jouer. Il y a une génération qui est sur sa fin, et il va y avoir des places à prendre dans les prochains temps. L’endurance, c’est ouvert, c’est encore possible.
L’endurance, on pense forcément aux 24H du Mans…
On va justement au Mans cette semaine pour les derniers essais, mais c’est pour la reprise du Championnat de France de vitesse. Les 24H, je les ai déjà disputées deux fois, et j’aimerais bien les finir une troisième fois. Mais je n’ai fait qu’une seule fois le Bol d’Or, et je ne l’ai pas terminé ! En septembre, ce sera un de mes objectifs.
Vitesse, endurance… Ce sont deux disciplines différentes quand même !
C’est sûr. Sur de la vitesse, ça va durer une demie heure, mais t’es à fond tout le temps, tu ne respires pas. Sur l’endurance, il faut gérer, être régulier, c’est une approche très différente. Sur une course de 24 heures par exemple, la nuit, on va rouler sur un rythme plus régulier, on cherche à ne pas faire d’erreur avant tout.
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