Dacia Duster SCe 115 : le plus abordable des Duster

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Dacia Duster SCe 115

Le Duster vogue de succès en succès. La dernière génération, apparue en début d’année, enchaîne les bons résultats. Fort d’une montée en gamme assumée qui ne s’est pas traduite par une explosion des tarifs, le SUV roumain est toujours aussi intéressant financièrement. Et ce n’est pas la version d’entrée de gamme, la SCe 115, qui viendra prouver le contraire.

Le Duster nouveau nous est revenu en grande forme en début d’année. Un petit tour dans les loges salutaire afin de remonter sur le devant de la scène. Le numéro fonctionne toujours aussi bien, comme en témoignent des ventes au beau fixe. La formule est désormais connue : offrir un rapport prix/prestations imbattables en ayant recours à des pièces depuis longtemps éprouvées. Mais Dacia a su atténuer son image low cost pour gagner le cœur d’un public conquis. À peine sortie, la nouvelle génération, qui s’est déjà écoulée à près de 25 000 exemplaires, pointe déjà dans le top 10 des meilleures ventes françaises. Les efforts consentis par les ateliers de design ont en outre porté leurs fruits tant le dernier Duster a su se faire désirable. Là où le SUV roumain frappe vraiment fort, c’est au porte-monnaie, avec un tarif d’entrée à 11 990 € en version SCe 115. Les versions plus puissantes semblent plus séduisantes, mais que vaut cette déclinaison d’entrée de gamme ?

Le juste prix

De nombreux acheteurs au budget limité seront à juste titre intéressés par le Duster SCe 115. Autant le dire tout de suite, le tarif affiché ne sera jamais atteint. S’il permet à Dacia de soigner sa communication, il s’avère loin de la réalité de la facture finale. D’une part, ce bloc essence subit un malus de 2 153 € ; d’autre part, l’équipement de série n’est pas à la hauteur des attentes du public européen. Il faudra en effet ajouter 1 900 € supplémentaires pour atteindre un niveau de finition, le bien nommé Essentiel, digne de ce nom. À ce tarif-là, le Duster offre la climatisation manuelle, les vitres avant électriques, la centralisation, la banquette rabattable 2/3-1/3, l’ordinateur de bord, le limiteur de vitesse, 6 airbags et l’allumage automatique des phares. Ce n’est pas le grand luxe, mais c’est un bon début.

Bien évidemment, cette version du Duster bénéficie du même soin apporté à la présentation intérieure que les niveaux de finition plus huppés. L’assemblage montre les progrès réalisés par Dacia en la matière et les petites touches de chrome confirment une montée en gamme assumée. C’est encore un brin austère et les plastiques sont toujours un peu durs, mais l’ensemble fait vite oublier que l’on a pris place dans un véhicule lowcost. En ajoutant 550 €, il est même possible d’entrer dans l’ère de la modernité avec le système connecté MediaNav et son écran numérique. L’habitabilité est excellente, notamment à l’arrière, et le coffre est généreux avec ses 445 l.

Qui peut le plus peut le moins

Sous le capot, c’est donc le 1,6 l Sce 115 ch qui officie, ouvrant le bal avant le 1,2 l TCE 125 ch. Le turbo n’est pas de mise ici : ce 4-cylindres est atmosphérique, une rareté dans le paysage automobile actuel. Les premiers coups d’accélérateurs sont plaisants. La boîte est bien étalonnée et la différence avec le moteur le plus puissant n’est pas flagrante. Il faut dire que le Duster pèse moins de 1 500 kg, ce qui lui permet de se mouvoir avec agilité et dynamisme, même avec quelques chevaux en moins.

Ce 1,6 1 d’un autre temps se rit bien des problématiques de notre époque, comme la délicate circulation urbaine. Ainsi doté, le Duster est toujours aussi à l’aise en ville. En dehors des agglomérations, le tableau est moins flatteur. Avec son couple de 156 Nm, cette version offre des reprises pour le moins limitées. À l’heure des limitations de vitesse à 80 km/h, ce n’est peut-être pas plus mal… Reste qu’avec un 0 à 100 km/h laborieusement bouclé en 11,9 s, le 1,6 l Sce n’est pas un foudre de guerre.

Les consommations pâtissent de ce manque de vitalité car on a tendance à avoir le pied un peu lourd sur l’accélérateur. Dacia annonce 6,6l/100km en cycle mixte, mais les 10l/100km sont souvent atteints sur certaines portions. Il est important de bien avoir ces points faibles à l’esprit au moment de l’achat. Ces défauts sont quelque peu contrebalancés par les bonnes dispositions du Duster en termes de confort et de tenue de route, mais ce constat est vrai pour toutes les motorisations. Tout compte fait, le dCi 110 ch n’est affiché qu’à 600€ de plus et se montre plus agréable à conduire… mais c’est un diesel à l’avenir de plus en plus obscur.