Comment vivez-vous cette période singulière ? Dessins, photos, vidéos, écrits: autant de façons de livrer votre ressenti avant, pendant et après le confinement. À Brumath, l’initiative du journal vient de Laure, qui s’occupe du secteur jeunesse de la médiathèque. Confinée avec ses enfants dans un appartement, elle raconte il y a deux mois à ses collègues qu’elle leur fait remplir un « carnet de bord » pour les occuper. « Collectivement, nous avons trouvé l’idée géniale, à la fois en tant qu’activité pédagogique que pour le souvenir que le carnet laisserait en soi », explique Sarah Laurey-Dettling, directrice de la médiathèque. « Lorsque nous avons voulu faire de même, et faire connaître cette nouvelle animation, l’archiviste nous a contactés pour nous proposer une collaboration. »
Une page d’histoire collective
La médiathèque de Brumath a recueilli huit témoignages très complets. « Ce qui m’a le plus étonné dans ce que l’on a reçu, c’est la variété des interprétations du journal de confinement », comme l’explique la directrice. « On a reçu des récits tapés ou écrits à la main, des romans-photos, et même des liens vers des blogs vidéo. Je pense particulièrement au témoignage d’un monsieur de quatre-vingts ans qui nous a livré un récit quasi philosophique sur sa vie ! », s’amuse-t-elle.
La majorité des participants ont envoyé leurs textes de manière régulière, tandis que d’autres ont attendu le déconfinement pour en envoyer la totalité. Une partie des participants, comme ce fameux octogénaire, en ont même fait un carnet de bord avec des entrées quotidiennes.
« J+20 : Ce matin, juré, craché, je m’y mets : il y a quelque temps déjà, j’avais découpé dans le journal des exercices à faire pour rester en forme durant ce confinement qui nous immobilise. Le matin, donc, après mes méditations mystiques quotidiennes, je fais ces exercices physiques durant lesquels je réfléchis (ça m’arrive), à mon programme de la journée… Et si de ce mal aurait surgi un bien ? ».
Une escapade hors de la réalité
Ces carnets de bords, d’authentiques journaux intimes ou juste un moyen d’exprimer sa créativité, ont été une manière de s’évader du quotidien : « En famille, on a vraiment senti la volonté des parents de s’investir pour occuper leurs enfants de manière ludique. On a aussi constaté que lorsqu’il n’y avait pas de personnes atteintes du coronavirus dans l’entourage, du moins lorsque ça n’était pas mentionné, ça a plutôt été vécu comme un moyen de positiver la situation », reprend Sarah Laurey-Dettling.
Participez également au projet
Enfant, ado ou adulte, chacun a pu participer. « L’idée est surtout de laisser libre cours à son imagination ! », termine la directrice. Le témoignage le plus original de chaque catégorie sera récompensé par des livres et l’intégralité du recueil sera exposée une fois que la Médiathèque rouvrira. Les participants seront recontactés l’un après l’autre pour savoir s’ils souhaitent également léguer ces informations aux archives municipales.
L’assemblage des documents commencera ce week-end, vous pouvez donc toujours envoyer vos productions par courrier au 9 rue Jacques Kablé à Brumath ou par email à mediatheque.brumath@agglo-haguenau.fr