Maxi Flash : François, l’offre en équipement d’athlétisme est-elle vraiment insuffisante dans le secteur ?
François Trousset : On en a un à Haguenau, un à Bischwiller, il y a le nouveau de Brumath, et bientôt un à Schweighouse : quatre dans un rayon de 10 km ! On finance des stades d’été mais pas un seul stade d’hiver ! Les élus, quand on les écoute, on n’a jamais d’argent, mais à Haguenau on arrive à créer un boulodrome couvert…
Ça représente quoi pour un athlète la saison hivernale ?
On va dire que les sprinteurs peuvent s’entraîner dehors s’il ne pleut pas, mais pour les sauteurs, les lanceurs ou les hurdlers c’est impossible ! On a des sauteurs qui restent cinq ou six mois sans pouvoir s’entraîner, ou alors, ceux qui commencent à avoir un bon niveau sont obligés d’aller voir ailleurs. C’est quand même dommage. Ici, en 40 ans, rien n’a bougé. Colmar l’a fait, St-Dizier l’a fait… Pourquoi pas Haguenau ?
Vous vous en êtes ému auprès des élus ?
Je n’arrête pas (rire). Ils me connaissent bien à force. Il faut bien comprendre que je défends uniquement l’intérêt des clubs, du regroupement qui compose l’ANA. Alors j’ai écrit à tous les candidats pour les sensibiliser à ce problème. La natation comme l’athlétisme, c’est de la santé publique. Qu’on nous donne l’équipement, et on s’occupera de l’encadrement. Quand vous faites faire du sport aux enfants, plus tard, ils y reviennent plus facilement.
Le niveau en Alsace en souffre-t-il ?
On a deux cadets qui sautent 4m40 et 4m20 à la perche, c’est très, très bien ! Mais là, ils ne peuvent rien faire. Imaginez qu’on doit faire les championnats d’Alsace en salle à Metz ! Et encore, les trois quarts des Alsaciens ne peuvent pas se qualifier puisqu’ils n’ont pas d’endroits où réaliser les minimas… On a des athlètes qui ont le niveau, mais ils ne peuvent rien en faire, à part s’exiler à Nancy ou Dijon ! Aujourd’hui on est encore le 18e club français, mais si on sort du Top20, on perdra des subventions. On est le plus grand club rustique de France !