jeudi 21 novembre 2024
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Facebook repousse son projet d’un réseau social réservé aux enfants

Suite à la publication d’une enquête attestant de l’impact négatif d’Instagram sur la santé mentale des plus jeunes (- de 13 ans), Facebook vient de reporter le lancement d’ « Instagram Kids », sa future application destinée aux 10-12 ans. À Reichshoffen, une collégienne témoigne de son expérience avec les réseaux.

Plus qu’un pavé, c’est un parpaing dans la marre. Jusqu’à présent, le réseau social leader s’était toujours retranché derrière l’absence de consensus scientifique pour évacuer sa responsabilité et celle de ses trois applications (Messenger, What’sApp et Instagram) dans l’augmentation des cas de dépression chez les plus jeunes. Récemment, le groupe s’est tiré une balle dans le pied en commandant une enquête interne sur le sujet. Les résultats, confidentiels, ont été révélés au grand public il y a deux se-maines dans une enquête du Washington Post, accablant l’entreprise. Afin de répondre aux critiques et d’éviter le scandale, Facebook a annoncé, lundi 27 septembre « mettre sur pause » le développement d’Instagram Kids.

1 enfant sur 5 en déprime sur Instagram

En couplant l’analyse de sociologues à celle de professionnels des données (des « data-scientists »), Facebook a noté, sur un échantillon d’adolescents, que 1 enfant sur 5 souffrait d’une profonde baisse d’estime de soi après l’utilisation d’Instagram. « C’est peut-être le pire », selon Alma, 11 ans, élève de 6e et utilisatrice de plusieurs réseaux sociaux : « TikTok et Snapchat sont beaucoup moins dans le « comment je m’habille » et le « à quoi je ressemble ». Ça marche que quand tu es belle, sinon tu te trouves encore plus
moche ». Une observation triviale confirmée par le Washington Post, qui explique dans son analyse que « l’accent mis par l’application sur la beauté et l’embellissement des images con-tribuerait à une hausse précoce de la détresse psychologique et des comportements suicidaires au sein de la jeunesse ».

Fallait-il plus d’exemples ?

Les troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie), ainsi que les ressorts du harcèlement en ligne sont déjà bien connus chez les adolescents. Ce qu’il manquait – et ce qu’il manque toujours en partie -, ce sont des éléments pour incomber une forme de responsabilité aux réseaux sociaux. Un laisser-faire sur lequel avait réagi en avril la CCFC (Campagne pour une Enfance sans Publicité), qui expliquait que « si la fidélisation d’une nouvelle génération d’utilisateurs est sans doute une bonne chose pour le bilan de Facebook, cela va probablement augmenter l’utilisation d’Instagram par de jeunes enfants de leur entourage (de moins de 10 ans), particulièrement vulnérables ». La société devrait s’exprimer à nouveau sur ce sujet dans les prochains mois.

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