Le Raptor, c’est un pick-up capable de presque tout : rouler sur l’asphalte avec le confort d’une limousine et passer n’importe où, que ce soit dans la boue, le sable ou la roche, pour peu qu’il y ait la place. Nous l’avons testé dans la boue du circuit terre d’Univers Tout Terrain, à La Ferté-Gaucher, et sur les routes environnantes de Seine-et-Marne.
Imposant
Au premier coup d’œil, il ne laisse aucun doute sur sa nature de baroudeur ! Perché à 28,3 cm du sol, il ne mesure pas moins de 5,34 mètres de long, 2,18 mètres de large et 1,87 mètre de haut, avec un empattement de 3 220 millimètres. À côté d’un Ranger Wildtrak double cabine qui est pourtant déjà bien imposant, le Raptor semble monstrueux avec ses 2 510 kg. Il impressionne avec sa grande calandre encadrée de phares xénons avec le mot Ford en grosses lettres, surmontant un solide pare-chocs avec antibrouillards intégrés et sa protection en métal qui suggère ses capacités de franchissement. Tout cela est amplifié par des élargisseurs d’ailes, des marchepieds spécifiques et des jantes de 17 pouces chaussées de pneus spécifiques BF Goodfdrich. L’arrière se distingue du Ranger classique par un large pare-chocs noir avec marchepied. À l’intérieur, tout est à un niveau supérieur de ce à quoi on s’attend dans un pick-up. La planche de bord massive respire la solidité. Détail « sportif », le repère rouge de point milieu sur le volant doté de palettes est toujours utile pour savoir où l’on en est du guidage. L’équipement est complet avec navigation, radio numérique, Apple CarPlay et Android Auto, climatisation automatique à deux zones, sièges électriques et chauffants en cuir et alcantara ; les garnitures sont en cuir surpiqué. Les passagers arrière sont aussi bien traités avec suffisamment d’espace et des assises confortables même lorsque l’on « crapahute » un peu fort.
Capable de tout
Avec ce nom de dinosaure, le Raptor n’en est pas moins un engin très moderne, il rassemble toute la technologie dont Ford dispose dans son arsenal pour en faire une machine à rouler dans n’importe quelle circonstance. Il peut ainsi facilement traverser des gués de 85 centimètres et se jouer avec les difficultés montées et pentes difficiles avec des angles d’attaque et de fuite de 32,5 degrés et 24 degrés. Le châssis séparé du Raptor a été réalisé en acier haute résistance à basse teneur en alliage pour offrir une robustesse à toute épreuve. Il est doté de suspensions équipées d’amortisseurs Fox Racing Shox à la course allongée (+32 % à l’avant, +18 % à l’arrière) qui apportent un réel confort et une efficacité redoutable quel que soit le terrain où il évolue. À cela, il faut ajouter le moteur Diesel à 4 cylindres EcoBlue Bi turbo 2,0 l de 213 ch et 500 Nm de couple qui n’a qu’un seul défaut, celui d’émettre 223 g/km de CO2 et donc d’entraîner un malus écologique de 10 500 €. Pour le reste, grâce à ses deux turbos de tailles différentes, ses accélérations et relances sont plutôt efficaces et quasi immédiates. En conditions normales et compte tenu de sa taille et de son poids, la consommation reste acceptable avec un 10 l/100 km constaté lors de notre essai.
Gestion intelligente
Cette mécanique est associée à une boîte automatique à 10 vitesses. Grâce à une molette près du levier de vitesses, on passe simplement de 2 à 4 roues motrices avec des rapports longs ou courts. Avec son système de gestion du terrain, il suffit d’appuyer sur un bouton pour avoir accès à six modes de conduite permettant d’optimiser les performances pour un type de terrain donné. Le· mode Normal privilégie le confort lors des trajets quotidiens alors que le mode Sport offre une conduite plus réactive et plus dynamique sur route. Le mode neige/gravier/herbe est conçu pour des surfaces glissantes. Les modes sable/boue, rocheux et baja sont plus typés tout-terrain. Le premier étant conçu pour les sols meubles qui nécessitent une meilleure motricité est une sorte de touche magique qui nous a permis de nous tirer des pièges des bourbiers inextricables du circuit de La Ferté-Gaucher. Cela a l’air tellement facile tant l’électronique gère magistralement la motricité de la bête. Le second, le mode Rocheux, comme son nom l’indique, joue sur la répartition de la motricité pour les terrains accidentés. Enfin le troisième, le mode Baja, permet de se prendre pour un pilote de rallye-raid sur terrain défoncé et glissant à grande vitesse. C’est bluffant d’efficacité et de sécurité. Bien entendu, le Raptor reste avant tout un pick-up destiné aux professionnels confrontés à des terrains d’activités difficiles. Avec son plateau de chargement long de 1,58 m et large de 1,56 m et sa double cabine, il peut se muer à souhait en véhicule familial ou de loisirs. Son seul handicap sera de circuler et surtout de se garer en ville. Encore que, dans notre cas, nous ne nous en sommes pas trop mal tirés dans les rues étroites de la ville fortifiée médiévale de Provins grâce à sa maniabilité. Vendu 56 550 €, le Raptor est 9 600 € plus cher qu’un Ranger Wildtrak qui assure déjà de très bonnes performances, mais il est nettement au-dessus grâce à ses suspensions Fox, ses équipements et sa dotation confort.