lundi 3 mars 2025
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Gilles Erb – L’enfant alsacien du tennis de table

Initié par son père au tennis de table, Gilles Erb l’a longtemps pratiqué en clubs, jusqu’en Nationale 1, avant de prendre goût à l’encadrement. Après de longues années prolifiques à la tête des équipes d’Alsace de jeunes, Gilles a fondé une section sportive à Haguenau. Le succès de cette dernière, couplé à son passé de joueur et à son attachement passionnel pour son sport, lui ont permis de monter les échelons, d’abord au régional, puis au national. Aujourd’hui président de la Fédération française de tennis de table (FFTT), l’Alsacien compte bien continuer à soutenir les clubs, qu’il voit comme des carrefours de vie.

Maxi Flash : Quels sont vos premiers souvenirs avec le tennis de table ?

Gilles Erb : C’est mon père qui m’a initié dans la cave de la maison familiale, sur une table en tréteaux qu’il avait fabriquée lui-même. Je me suis très vite passionné pour ce sport. Je suis un enfant du tennis de table. Mon premier club était l’Amicale pongiste d’Illkirch-Graffenstaden (APIG). Ensuite, j’ai rejoint Schiltigheim, puis Brumath, à mes 15 ans. C’est dans ce dernier que j’ai progressé le plus rapidement. Nous sommes passés de la Départementale 1 à la Nationale 1, c’était une très belle aventure sportive et humaine.

Ensuite, vous avez quitté l’Alsace pour rejoindre la région parisienne. Avez-vous continué à jouer ?

Effectivement. Après mes études, mon premier poste d’enseignant d’éducation physique et sportive (EPS) était en région parisienne. En Île-de-France, je n’ai pas arrêté de pratiquer pour autant. J’ai joué trois ans à l’AS Mantaise. À mon retour en Alsace, j’ai pris la décision de ne plus prendre de licence de joueur, mais uniquement de dirigeant. Aujourd’hui encore, je suis licencié à l’APIG, le club de mes origines. Je n’ai jamais été un grand joueur. J’avais un niveau plutôt moyen. J’ai évolué quelques années en N1, mais plutôt en tant que sixième homme, chargé de gagner un match de temps en temps. Malgré tout, je reste très fier de ce parcours.

Gilles est passé de joueur à dirigeant. / ©Dr
Vous avez été professeur d’EPS. Vous avez continué en Alsace ?

Bien sûr. Après mon passage en région parisienne, je suis revenu en Alsace pour enseigner dans un établissement de Schirmeck. Ensuite, de 1994 à 2007, j’ai enseigné à l’Institution Sainte-Philomène, ainsi qu’au collège des Missions Africaines, tous deux à Haguenau.

D’ailleurs, les futurs talents du tennis de table haguenovien vous doivent en partie leur section sportive, n’est-ce pas ?

Au début des années 90, je sortais de mes études dans le sport. Je ressentais le besoin de coupler mon amour du tennis de table aux compétences apprises durant mon cursus universitaire. À cette époque, nos meilleurs joueurs alsaciens allaient à Lunéville pour évoluer en section sport-études. Face à ce constat, j’ai eu envie de créer un équivalent en Alsace. Pour cela, je me suis mis à la recherche du lieu idéal, regroupant une salle, un internat et des établissements éducatifs. Haguenau réunissait tous ces critères. Je me suis rapproché des Missions Africaines, autrefois gérées par le père Marcel Schneider, et la section a pu voir le jour en 1994. Dès le lancement, les meilleurs joueurs alsaciens ont répondu présents. La structure a rapidement été labellisée Pôle espoirs. Avec les années, elle s’est structurée, mais elle a aussi grandi. Je suis très fier qu’elle soit toujours active et prolifique. Des joueurs tels que Can Akkuzu, Julien
Jung – l’actuel manager du club -, Jérôme Richert, Stéphane Becker ou encore les sœurs Lutz sont passés par ce Pôle espoirs.

Gilles Erb, aux côtés de Petra Sörling, présidente de la Fédération internationale de tennis de table, durant les Jeux olympiques de Paris 2024. / ©Dr
Autre expérience notable : les équipes d’Alsace de jeunes. Vous les avez longtemps encadrées. Qu’en retenez-vous ?

Un parcours de vie, c’est aussi un parcours de rencontres. Alors que je n’avais que 17 ans, le conseiller technique régional de l’époque, Jean-Paul Ehret, m’a fait confiance pour encadrer une équipe d’Alsace de jeunes. Cette expérience a suscité chez moi un enthousiasme incroyable. Ainsi, j’ai eu la chance d’encadrer cette équipe lors de la Semaine des jeunes, devenue les Interligues, et enfin les Championnats de France des régions. À mes débuts, l’Alsace était mal classée. Avec le temps, nous avons progressé et grimpé les échelons. Cette expérience a été ponctuée par deux médailles d’or en 1988 et 2006, mais aussi plusieurs médailles d’argent et de bronze. Encadrer les équipes d’Alsace, ça a été un moteur dans mon engagement pour le tennis de table.

En 2020, après plusieurs expériences au sein du comité départemental du Bas-Rhin, de la ligue d’Alsace et de la commission technique régionale, vous avez été élu président de la Fédération française de tennis de table (FFTT). Vous venez d’ailleurs d’être réélu…

C’était incroyable de pouvoir briguer un nouveau mandat pour une telle fédération olympique. Aujourd’hui, mon rôle est de pérenniser cette croissance. Nous avons des champions extraordinaires et nous avons envie qu’ils puissent aller encore plus haut, comme remporter un titre mondial pour leur pays, par exemple. Cela nécessite que la Fédération hausse encore son organisation, son niveau d’exigence, mais aussi sa professionnalisation. Avec ma liste « Osons aller encore plus loin », nous souhaitons faire de nos clubs les poumons de la Fédération. Ils constituent des carrefours de vie, des lieux magiques, où tout peut se passer. Les joueurs peuvent s’y épanouir, apprendre des règles de vie, se faire des amis, se former, trouver un stage ou même un métier. La Fédération doit se rapprocher d’eux pour les aider à grandir. Cela nécessite un accompagnement constant.

Le « ping » français a brillé lors des Jeux olympiques de Paris. Comment les avez-vous vécus ?

C’était incroyable. C’était une aventure extraordinaire. Vivre la croissance de son sport de l’intérieur, c’est un sentiment indescriptible, c’est magique. Nous avons de très grands champions. Ces Jeux sont inoubliables. Ils ont créé des souvenirs pour toute une vie.

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