Maxi Flash : C’est un week-end de commémorations à la fois militaires et populaires, les conférences historiques de février font place aux festivités ?
Eric Wolff : Oui cela sera plus festif. On est vraiment sur le temps de la Libération, il y a 80 ans, ce sont ces deux jours-là, à cet endroit qu’il y a eu la percée et que Haguenau a été libérée la deuxième fois et de manière définitive. Sur le parvis de la Halle aux Houblons, nous aurons un camp militaire, avec l’association de reconstitution USAGOA présente les deux jours avec ses véhicules militaires, objets, décors, costumes, matériels qui rappellent les éléments français et américains. À la salle de la Douane, les deux jours aussi, une grande sélection de cartes postales autour de la Libération avec les cartophiles et la SHAH. Le samedi, pour le bal de la Libération, on fait la fête ce soir-là, on invite les gens à venir soit habillés comme dans les années 45, soit avec un élément qui rappelle les choses, à la Halle aux Houblons à partir de 18h30, c’est vraiment le côté festif.
Et le dimanche, place aux officiels à partir de 11h sur le parvis de la Médiathèque ?
Ce sera plus protocolaire le dimanche matin, avec le dépôt de gerbe, la revue des militaires présents et qui accompagneront ce temps protocolaire avec un défilé, et deux très beaux concerts (à 16h à la Halle aux Houblons): l’Harmonie de Haguenau en première partie, sachant qu’elle était historiquement présente en 1945, et puis la fanfare militaire de Metz, de grande renommée. C’est quelque chose de culturel qui met à l’honneur à la fois les Haguenoviens et les forces militaires passées et présentes, un temps festif et tourné vers l’avenir. À noter la présence et la participation des jeunes du CME (Conseil municipal des enfants), comme un passage de flamme dans ce moment mémoriel, un moment important pour nous.
Au sujet des jeunes générations, que savent-ils de cette deuxième Libération ?
Nous avons reçu un public jeune et moins jeune par exemple au musée de Walbourg en novembre dans la première partie des commémorations. Ils avaient cette envie de comprendre les enjeux, puisque si Haguenau a été libérée deux fois, c’est qu’elle a aussi été reprise deux fois, tout cela dans un mouvement de l’armée américaine, avec l’opération Nordwind. Haguenau a été la dernière grande ville de l’Est à être libérée, et elle a subi dans sa chair deux invasions avec leur lot de destructions, c’était un temps extrêmement compliqué. Ce sont des enjeux symboliques et politiques pour tous les Français, et c’est intéressant d’avoir un focus sur ces derniers moments.
Et dans le reste de la France ?
En dehors des 80 ans, ce n’est pas inscrit dans le paysage national, et sans être anti-parisien, on peut presque s’imaginer que la Libération de la France, c’est celle de Paris, or Strasbourg n’a été libérée que le 22 novembre, puis Haguenau cinq mois après ! On voit bien que l’histoire se répète et qu’il y a des choses douloureuses et compliquées comme en Ukraine… Aux jeunes générations de comprendre qu’en décembre, on fêtait leur départ, et quelques jours après, ils revenaient. Il faut profiter de ces commémorations pour en reparler, et que les jeunes générations puissent s’en emparer.