Né en 1936 à Metz où ses parents tenaient une boulangerie, il vit depuis 1937 à Haguenau. Retraité, il commence sa carrière d’enseignant à Niederschaeffolsheim, puis Kaltenhouse, Reichshoffen comme directeur d’école. Hubert Leiterer terminera son parcours à l’école Saint-Nicolas, rue des roses à Haguenau. Passionné de sculptures, il continue la pratique des arts plastiques.
Quels sont vos souvenirs d’enfance les plus marquants ?
Pendant la guerre, j’ai passé beaucoup de temps à la cave. Je me souviens du bruit de l’attaque des avions. Ensuite, j’ai passé toute ma scolarité à Haguenau et en 1955, après mon bac, j’ai commencé ma carrière d’enseignant.
D’où vient votre âme d’artiste ?
Au service militaire, en Algérie, j’ai décoré la salle du mess des officiers. En 1961, j’ai commencé à faire des petites statuettes, armé d’une scie, d’une lime à bois, de papier de verre. C’est le début d’une vocation qui ne me quittera plus. Nous avions, à Haguenau, un artiste verrier très connu de par le monde, Tristan Ruhlmann, il m’a appris son métier. En fait, j’ai commencé un peu plus tôt, car quand j’étais jeune j’avais toujours de bons résultats en dessin. Un jour, pendant les préparatifs de mon mariage, dans une vitrine, j’ai vu une statuette, j’ai dit à ma femme que je pouvais le faire aussi. J’ai commencé comme ça, en sculptant le bois. Tristan Ruhlmann m’a encouragé à continuer. J’ai fait de nombreuses expositions, même à Monte-Carlo, aujourd’hui encore, les nappes en papier des restaurants ne s’en sortent jamais indemnes !
Il y a d’autres rencontres qui ont compté dans votre vie, notamment celle avec Roger Clad !
Roger (qui est mort si brutalement) était un artiste peintre, spécialiste en aquarelle, il était comme moi directeur d’une école à Haguenau. Ensemble, à partir de 1968, nous avons fait des décors sur les murs, les premières décorations de la fête du houblon, des décors d’immeubles, des décors de salles. Par exemple, la salle polyvalente de Reichshoffen, et bien d’autres choses.
Quelle est votre plus grande fierté ?
Premièrement, je suis fier de la variété de mes productions, j’ai touché à tout. Sculptures, vitraux, j’ai fait un tas de meubles, de la calligraphie. J’ai même fait partie d’un trio de chant du type Frères Jacques, avec Alfred Elter, c’était le groupe des amis de la joie, créé par Marcel Fenninger. Jusqu’à fin 1958, nous avons chanté en public quasiment tous les samedis ou les dimanches.
Vous êtes toujours un « Sandhaas » de Haguenau ?
Il faut que je vous raconte l’histoire ! À Haguenau, il y a énormément de sable rose et les lapins y font leur terrier. Comme on aime donner des surnoms dans la région, les habitants de Haguenau sont surnommés les Sandhaas. Pour la petite histoire, l’une de mes collègues m’a envoyé son fils, il y a une vingtaine d’années, il était chargé de fabriquer un petit livret pour les nouveaux arrivants à Haguenau. Il cherchait un titre pour ce fascicule, alors j’ai proposé « le Sandhaas » et je l’ai même illustré.