Maxi Flash : Baptiste, que retiens-tu d’Hubert, que tu connais depuis presque toujours ?
Baptiste Mischler : J’ai commencé avec lui en septembre 2005… J’avais 6 ans. Ça aurait fait 15 ans cette année… C’était évidemment plus qu’un entraîneur, c’était entre le père et le grand-père, un vrai membre de la famille. Il m’a appris la vie. Il m’a forgé en tant qu’homme.
Il était quel genre d’homme et d’entraîneur ?
Ses deux mots préférés, c’était « travail » et « rigueur ». Même si un gars avait du talent, il bannissait toujours le superflu pour toujours en revenir au travail. C’était aussi quelqu’un de très discret. Il ne s’est jamais vanté de ses exploits. Il n’exprimait pas ses sentiments. Même quand j’ai remporté de grandes courses, je savais qu’au fond il était très fier, très heureux, mais il gardait ça au fond. Je suis un peu comme ça aussi. Je garde tout pour moi. Et même si Hubert paraissait rigide, il avait un grand cœur, et il aimait rire. Les repas se terminaient toujours par des blagues…
Plus concrètement, tu vas devoir digérer cette nouvelle personnellement, mais aussi sportivement, avec toujours cet objectif JO l’an prochain…
Pour la suite de ma carrière, ça va être difficile. C’est un nouveau challenge à relever. On avait un contrat moral lui et moi. Il m’avait dit « je t’emmène encore jusqu’aux Jeux de Tokyo et après j’arrête ». Pour moi, ça va clairement être une source de motivation supplémentaire. Il m’a fait aimer l’athlétisme. Il m’a fait aimer la course à pied. Il m’a fait prendre du plaisir à gagner. Si je le fais, si je suis à Tokyo en 2021, ma première pensée sera pour lui.