Le vol régulier IT5148 d’Air Inter décolle de l’aéroport de Lyon-Satolas à 18h25, avec 90 passagers à bord et 6 membres d’équipage. L’A320 entré en service en 1982 est un avion hautement informatisé, une nouveauté technologique pour l’époque. Présenté comme très facile d’utilisation, d’une grande fiabilité, l’appareil a été révisé le matin même, sans qu’aucune anomalie ne soit détectée. Moins d’une heure après son décollage, il est proche de l’aéroport mais doit attendre que 3 avions décollent avant de se poser.
La nuit est déjà glaciale, un épais brouillard rend la visibilité très faible, l’appareil fait demi-tour et quelques instants plus tard, il entreprend son dernier virage pour se mettre dans l’axe de la piste. C’est à ce moment qu’il disparaît des radars. L’A320 n’atteindra jamais l’aéroport de Strasbourg-Entzheim. Il percute la montagne à 345 km/h. La balise Argos est détruite.
Il faut 4 heures pour trouver le lieu du crash et presque une heure de plus pour commencer à secourir les survivants. Certains rescapés auraient succombé à leurs blessures durant ce laps de temps. L’accès au site est difficile, à 800 mètres d’altitude la température est de -5C°, les conditions météo compliquent les interventions, il y a du vent et du brouillard, le sol est recouvert de neige.
Dans ce cauchemar, on compte 9 survivants, un bébé de 13 mois et un enfant de 8 ans (deux personnes sont décédées pendant leur transport à l’hôpital). On se souvient de l’attente interminable du procès, on se souvient de la relaxe qui a fait scandale et du choc pour l’association de défense des familles de victimes ECHO (Entraide de la Catastrophe sur les Hauteurs du Sainte-Odile) fondée par Tomi Ungerer dont la sœur est morte dans le crash.
Dans quelques heures, nous aurons une pensée pour toutes les familles endeuillées par ce drame. C’était le 20 janvier 1992.