En juin 2018, Instagram lançait l’IGTV (IG pour Instagram et TV pour télévision). À l’instar de YouTube, avec cette nouvelle fonction, Instagram cherchait à rallier ses communautés autour de ses créateurs de contenu. Il s’agissait en fait du premier format vidéo vertical et en plein écran disponible sur mobile… et rémunéré.
Mais à cause du flou qui a entouré pendant deux ans le développement de ce fameux système de monétisation, l’agacement des créateurs a pris le pas sur l’attente, et les utilisateurs n’ont pas cherché à s’investir. Dernièrement, on apprenait même qu’Instagram souhaitait supprimer son bouton IGTV de la page d’accueil. Si certains y voyaient l’officialisation d’un échec, il se dit que des tests concluants aboutiraient, et que la monétisation arrivera tôt ou tard.
Le « cash motive »
Peut-on vraiment y croire ? En avril 2019, dix mois après le lancement de l’IGTV, pour faire taire les critiques, un responsable d’Instagram rassurait déjà sur la monétisation : « Nous avons toujours dit que l’IGTV allait être la première plateforme monétisable sur Instagram. La question est juste de savoir quand, et je suis sûr qu’il y a encore beaucoup à faire ». Cela dit, même si l’on veut bien croire qu’il existera un jour un système de rémunération pour l’IGTV, que vaudra-t-il en application ? Les quelques informations à notre disposition évoquent un fonctionnement similaire à celui de YouTube : des publicités d’annonceurs glissées au sein des contenus vidéo. Pour l’instant, les influenceurs sont plutôt méfiants face à la proposition, ne voyant pas trop comment ces publicités pourraient correctement s’intégrer à Instagram sans être agressives.
De toute façon, réussie ou non, pour rendre utile l’éventuelle prochaine mise à jour de l’IGTV, il va bien falloir y faire venir les utilisateurs. En ce moment, Instagram travaillerait sur une fonction appelée « Réaction vidéo » permettant aux utilisateurs de répondre à une vidéo sur l’IGTV avec une autre vidéo ; l’objectif étant d’accroître les interactions entre les créateurs et leur public, et par conséquent motiver les utilisateurs à utiliser l’IGTV. Dans certaines hypothèses, il est aussi possible que le projet perdure, mais change de forme.