Les différences principales
« Classiquement, on va dire que l’ostéo est une prise en charge globale, des pieds à la tête. On fait le tour du corps pour voir où est la perte de mobilité. Le but va être un rééquilibrage articulaire pour rééquilibrer les tensions musculaires. La kiné, à la base, c’est quelque chose de plus localisé, où l’on travaille sur du post-opératoire par exemple, ou en rhumatologie. Basiquement, j’ai mal au genou, on travaille le genou. »
Des disciplines qui se rapprochent
« Toutes les études montrent qu’il y a des interdépendances. Quand vous travaillez le genou, vous avez une connexion avec le pied, et puis avec la hanche, puis de la hanche, vous remontez sur les lombaires… Avec les formations, ça devient plus global. Ce sont aujourd’hui des prises en charge complémentaires. J’ai aussi l’impression que de plus en plus de médecins prescrivent de la kiné plutôt que de l’imagerie ou des médicaments, c’est une bonne chose.»
L’ostéo, faiseur de miracles ?
« C’est vrai que les gens qui viennent chez l’ostéo voudraient que ce soit réglé comme ça (il claque des doigts). Moi, je vois plus ça comme de la prévention. Il ne faudrait pas attendre d’avoir des douleurs. Après, on s’occupe des blocages : les lombaires, les cervicales, le coude… Il y a ce côté « crac » (rires). Mais il y a plein de techniques intéressantes aussi en kiné. »
A quelle fréquence ?
« Pour l’ostéopathie, une à deux séances par an en préventif, c’est bien. L’idéal serait de le faire avant une reprise d’activité : on rééquilibre le corps, les muscles, pour bien attaquer. Le printemps c’est pas mal, et puis à l’automne, quand il commence à faire humide, qu’on a tendance à se raidir un peu avec les premières fraîcheurs. L’ostéo, ce sera une, voire une deuxième séance derrière, maximum. La kiné, ce sera plutôt sur 10 ou 15 séances pour retrouver de la mobilité sur une articulation un peu plus particulière, comme l’épaule. »
Après une séance d’ostéo ?
« Il vaut mieux éviter de faire du sport tout de suite, en formation on nous dit 72 heures. On communique de nouvelles informations au corps, vous ressortez un peu dans le coton, et vous allez vous sentir un peu en dehors de vos baskets. Si vous faites une grosse séance tout de suite, il y a un risque d’être un peu à côté des sensations, et potentiellement de se faire mal. D’un point de vue proprioceptif, c’est dur pour le corps. »
Des douleurs, que faire ?
« Tout dépend. Si c’est une petite douleur qui arrive en début d’entraînement, et qui disparaît, c’est pas bien grave. Si elle persiste pendant la séance, il y a sûrement un petit déséquilibre sur lequel on va pouvoir agir. Si ça continue après, là, il faut consulter un médecin. On voit que la génération de nos parents ne faisait absolument pas attention à toutes ces petites douleurs, et on a beaucoup de pathologies articulaires. A contrario, les 25-30 ans sont aujourd’hui beaucoup plus à l’écoute, peut-être trop parfois (rires). »
Et les enfants ?
« Autant les kinés peuvent agir sur les nourrissons, notamment la kiné respiratoire, autant les ostéos ne peuvent pas avant l’âge de six mois. Et jusqu’à 12-13 ans, on ne fait pas de manipulation, c’est de la mobilisation douce. Mais c’est tout à fait recommandé pour les enfants qui font beaucoup de sport. La répétition du geste, c’est ce qui est problématique, comme pour quelqu’un qui travaille à l’usine. Il y a des tensions musculaires qui se créent, l’enfant a des postures depuis tout petit. Avec un corps en pleine croissance, l’intensité qu’on peut demander, les muscles sont encore plus en tension. Avec un suivi, on peut éviter des douleurs articulaires, et prévenir un certain nombre de blessures. On a tendance à croire qu’un jeune ne risque rien parce qu’il est jeune. On peut faire une séance ou deux d’ostéo par an, ou faire un petit suivi avec de la kiné une fois par semaine par exemple. »