Toyota qui renonce aux moteurs thermiques pour la sortie de son dernier Rav4, Honda qui tourne le dos au diesel… Les constructeurs japonais ont pris le commandement de la grande guerre pour une meilleure efficience énergétique. Mazda met également toutes ses forces dans cette bataille cruciale. Le savoir-faire mécanique du « M », loué depuis ses moteurs rotatifs inaugurés dans les années 70, n’est plus à prouver et c’est donc avec une attention certaine que l’on observe chacune de ses innovations. Alors, lorsque Mazda assure avoir développé un bloc essence aussi efficient qu’un moteur diesel, l’intérêt est titillé. Quand en plus il est avéré que cette révolution sera intégrée à la nouvelle génération de la Mazda 3, la curiosité est à son comble.
Proposition alléchante
Même si Mazda doit une grande partie de sa belle cote de popularité à son éternel coupé cabriolet MX-5, c’est bien la « 3 » qui est la véritable star de la firme d’Hiroshima. Vendue à plus de 6 millions d’exemplaires depuis son lancement en 2003, la berline compacte sait y faire pour séduire un public global. La dernière itération avait d’ailleurs impressionné par son allure foudroyante et son positionnement quasi-premium. Pour la nouvelle venue, Mazda est partie d’une page entièrement blanche et les ingénieurs ont planché sur une plateforme technique inédite, un design novateur et une technologie moteur révolutionnaire. Rien que ça !
Côté esthétisme, la Mazda 3 est le premier modèle du constructeur à intégrer la dernière évolution du Kodo Design, que l’on a pu apercevoir sur les concepts RX-Vision, Kai et Vision Coupe. Le résultat est littéralement à couper le souffle. Les dessinateurs ont travaillé les lignes, ici très marquées, pour offrir de troublants jeux de lumière. La Mazda 3 est toute en courbes, inflexions, arrondis, sur lesquels la lumière vient se refléter. La matière devient vivante. La ligne de toit fuyante et les vitres arrière très élancées lui donnent des airs de compacte et de coupé à la fois, alors que la 3 reste une berline de belle taille avec ses 4,46 m de long et son 1,80 m de large.
Comme pour la génération précédente, Mazda n’a pas voulu sacrifier le design sur l’autel de la praticité. Le coffre est ainsi de 295 l en version 5-portes. À l’intérieur, le grand objectif de la firme nipponne a été d’offrir au conducteur et à ses passagers une expérience unique et personnalisée. C’est d’ailleurs ce que le constructeur met en exergue lorsqu’il parle de sa dernière création, devant les innovations techniques. Le plan de Mazda est clair : devenir un constructeur premium. Le niveau de finition et d’assemblage, déjà excellent sur la précédente version, est ici irréprochable. Les revêtements jouant sur les transparences et les grilles en métal brossé témoignent de cette haute exigence de qualité.
Un important travail a également été réalisé sur l’ergonomie générale, non seulement au niveau des sièges, mais aussi de toutes les commandes afin de, selon les dires de Mazda, recentrer la machine autour de l’Homme… Le système multimédia, point faible du constructeur, se modernise et profite notamment d’un retour haptique convaincant. Hélas, l’écran de 8,8 pouces fait toujours pâle figure par rapport à la concurrence haut de gamme.
Rien à redire, en revanche, du côté de l’arsenal technologique, des plus complets : avec ses capteurs, ses aides à la conduite et ses régulateurs, la Mazda 3 n’est plus très loin de l’autonomie. On note, en outre, l’arrivée de l’affichage tête haute déporté, d’un airbag de genou et, plus original, d’une caméra infrarouge capable de détecter le moindre signe de fatigue du conducteur.
Un trésor sous le capot
Si Mazda souhaite mettre en avant son savoir-faire en matière d’habitacle et d’expérience conducteur, c’est bien sous le capot que se cache le véritable point fort de cette nouvelle 3. En plus des blocs de base, le 2 l Skyactiv-G essence de 122 ch et le 1,8 l Skyactiv-D diesel de 115 ch, c’est le tout nouveau 2 l Skyactive X qui attire à lui la lumière. Celui-ci ne sera pas disponible au lancement, prévu pour avril, et débarquera à l’automne. Développant 181 ch à 6 000 tr/min et 222 Nm de couple à 4 000 tr/min, il se montre à la fois souple et nerveux tout en promettant un gain de 20 % sur les consommations en conditions réelles. C’est ainsi aussi bien qu’un moteur diesel.
Il faudra confronter les annonces aux faits, mais Mazda est connu pour tenir ses promesses. Le système de transmission intégrale i-Activ ADWD est de la partie pour un comportement routier toujours aussi sûr et dynamique. Les pertes dues aux frottements ont été réduites de 60 %. La nouvelle Mazda 3, dont le prix d’accroche est annoncé à 24 100 €, est ainsi une réussite aussi bien esthétique que mécanique et s’impose comme l’une des grandes stars de l’année 2019.