Certains le connaissent déjà par des émissions reconnues sur Radio France ou France Inter. Aujourd’hui, son intérêt évolue, son public et son format (durée, propos, intervenants) également. À la différence du podcast de radio qui permet de rattraper une chronique, un podcast « natif » est un contenu sonore conçu, produit et diffusé exclusivement en ligne. Il est très simple d’en écouter et d’en créer soi-même. A l’instar du « phénomène YouTube » du début de la décennie, une nuée de petits créateurs s’y investissent.
Un format en croissance
Ce format audio importé des États-Unis fait son trou partout dans le monde, et particulièrement en France, 8e pays consommateur, où de plus en plus de plateformes le mettent en avant. Que ce soit sur Spotify, Deezer, iTunes ou Soundcloud, le nombre de créateurs et le nombre d’heures d’écoute augmentent. Selon un rapport de Médiamétrie datant d’avril 2018, en moyenne, chaque mois, 8,5% des internautes français écoutaient des podcasts audios, soit 4 millions d’individus. Un chiffre en croissance, aidé par l’apparition récente d’une communauté active de créateurs, influents ou non, qui s’approprient le format audio pour créer des émissions musicales, des débats, ou des talkshows à l’américaine.
Le créateur indépendant roi
L’intérêt premier des « podcasteurs » est de partager leur passion au plus grand nombre. Et même pour ceux qui ont déjà une tribune, le format est pratique : partout en France, les tenanciers d’émissions culturelles s’en servent pour s’exporter hors de leur zone de diffusion. C’est par exemple le cas de H2FE (Hip-Hop From Elsass) à Strasbourg, une émission culturelle diffusée sur la radio RBS, et qui a programmé pour l’an prochain son arrivée en podcast.
En plus du maillage de podcasts indépendants, disponibles sur des sites de streaming, le marché du podcast est aussi occupé par différents groupes possédants plus de moyens : France Culture, Arte Radio, Binge Audio, Louie Media ou « Nouvelles Écoutes » par exemple. Pourtant, c’est le « Floodcast », « Les couilles sur la table », « 2 heures de perdues » « 301 vues » et l’émission « Bon entendeur » qui raflent le plus d’écoutes, et profitent de la plus grande croissance. Des créateurs du web, parfaits représentants de leur milieu, à cheval depuis quelques années entre bricolage fait maison et professionnalisation.