Ces deux dernières années, les réseaux de surveillance de voisinage se sont fortement développés dans les campagnes. Les communes peuvent y faire appel pour plusieurs raisons : sécuriser les abords d’une forêt en période de chasse ou, comme à Niederschaeffolsheim, stopper une série de cambriolages. Ce système de participation repose sur la coopération de citoyens volontaires, aussi appelés référents citoyens, qui travaillent de concert avec la gendarmerie et les employés communaux pour assurer le respect de la loi. Ce protocole est déployé au cas par cas, et nécessite toujours la concertation du conseil municipal, des habitants ainsi que des forces de l’ordre pour être acté.
L’équipe est presque au complet
À Niederschaeffolsheim, neuf référents citoyens sur dix postes à pourvoir ont déjà été recrutés. Pour l’instant, ni plainte ni réclamations concernant le protocole ne leur ont été adressées. Selon la maire Brigitte Steinmetz, cela s’explique principalement par le fait que tout le monde se connaît, et qu’il est fort probable que les cambrioleurs ou les fauteurs de troubles viennent de l’extérieur de sa petite commune de 1300 âmes.
Dénoncer est un acte civique ?
La gendarmerie répète régulièrement que les réseaux de surveillance de voisinage n’ont rien à voir avec des milices locales d’autodéfense. La législation française est très claire sur ce point : la justice est en mesure de dissoudre les associations ou les groupes qui tenteraient de justifier des actes violents par la volonté d’assurer la sécurité. Malgré tout, la question de la défense citoyenne reste épineuse, notamment auprès de ceux qui y voient une incitation à la dénonciation. Selon le major Didier Bayen, chargé d’expliquer et d’appliquer le protocole dans l’agglomération de Haguenau, ces réseaux seraient surtout l’objet de beaucoup de fantasmes : « Pour moi, le fait de dénoncer certains agissements, ce n’est pas de la délation, c’est un devoir civique. Entre l’insécurité et le sentiment d’insécurité, il y a un monde. C’est ce sentiment qui ne se repose sur rien que l’on tente de combattre ».