Maxi Flash : Comment le domaine Wunsch et Mann s’est-il retrouvé au Japon ?
Thierry Mann : Cela fait quinze ans que nous travaillons à l’export au Japon, mon père avait démarré, mais sans avoir davantage pu développer les ventes. Moi qui suis sur le domaine depuis dix ans, à raison de 1 500 à 2 000 bouteilles par an, je me disais toujours qu’il fallait passer la seconde. Alors quand l’opportunité s’est présentée à tous les vignerons exportateurs alsaciens d’aller au Japon avec le CIVA (Comité interprofessionnel des vins d’Alsace), je n’ai pas hésité une seule seconde.
Quel a été le programme fin mai sur place ?
Le CIVA a organisé le roadshow, c’est-à-dire quatre dates sous forme de mini salons, à Tokyo, Osaka et Fukuoka, et une sorte de garden party à Kyoto, à l’Institut français. Entre-temps, nous avons fait des dégustations avec nos importateurs, chez les cavistes, les restaurants, les distributeurs. Il y a eu un tel effet waouh auprès des clients pros qu’ils ont passé commande directement, sans tergiversation ! C’est une très belle bouffée d’oxygène dans le contexte actuel un peu flou et pour l’Alsace de manière générale, cela aurai de belles retombées. Le jeudi était le point d’orgue sur le pavillon France, où les vignerons étaient mis à l’honneur, avec la présence de grands sommeliers. C’était l’aboutissement de la tournée, une superbe journée.
Entre Dior, Vuitton, Ninapharm et Axa, on trouve les Vins d’Alsace. Quels vins les Japonais aiment-ils ?
Les Japonais peuvent goûter un crémant ou un gewurtz au bistrot du pavillon France, tenu par le boulanger Kayser. La moitié des vins à la carte sont alsaciens, environ 70 ont été retenus et changent tous les quinze jours. Nous avons fait l’expérience de l’accord mets et vins avec des tempuras par exemple, ces légumes ou crustacés dans une friture, aux arômes très fins, et ça se marie à merveille avec un muscat sec ! Les Japonais sont très friands d’un gewurtz sec aussi, qui a ce côté charmeur sans avoir le sucre qui sature les papilles. Ils ont une forte reconnaissance que les vignerons d’Alsace soient venus à leur rencontre, ils sont plus qu’enchantés, presque subjugués. Ils ont fait des photos avec nous, nous ont demandé de signer des bouteilles… C’était très surprenant, on attrape rapidement le melon ! (rires)