Maxi Flash : Vous êtes le président de 1525, une révolution oubliée, quel est son rôle ?
Thiébaut Weber : Nous sommes plusieurs membres fondateurs passionnés d’histoire à avoir lu La Guerre des paysans de George Bischoff. Le but est de susciter, fédérer, inciter l’organisation d’événements à l’occasion des 500 ans de la Guerre des paysans, devant le constat qu’elle est mal connue. On la confond avec la Guerre de 30 ans, ou avec une révolte du pain et de la faim, alors que c’est véritablement une petite révolution oubliée. Quoi qu’il en soit, elle marque la fin du Moyen Âge en Alsace, au sens où l’autoritarisme qui a pu prévaloir avant 1525 ne sera plus exercé de la même façon. Et les villes de Saverne, Lupstein, Scherwiller, Châtenois, ou l’Écomusée la commémoreront tout au long de l’année, de même, des expositions, un site internet, des podcasts et le Dictionnaire de la Guerre des paysans sont prévus au printemps.
Cette révolution était-elle uniquement locale ?
C’est tout le sud du Saint Empire romain germanique, donc l’Alsace, la Souabe, la Bavière, le Sud-Tyrol, la Moselle, Belfort… Cela déborde le cadre germanique, et le contexte de la réforme. Luther vient donner une justification religieuse à une contestation de l’ordre établi, et notamment des abus de l’église. En fait, c’est un mouvement économique et social en longue gestation depuis 1493 et le serment de l’Ungersberg. C’est la première fois que des Hommes du commun entrent dans l’histoire par l’écrit, en réclamant un certain nombre de droits, l’égalité, la fraternité.
Pour les plus jeunes, Le Bundschuh vivra !
Dans la collection Graine d’histoire (La Nuée bleue), le journaliste Jean-Christophe Meyer raconte « l’événement déclencheur qui a eu lieu essentiellement à Blienschwiller en Alsace centrale ». Selon lui, le nom Bundschuh « prend le sens de mouvement à visée révolutionnaire un peu avant 1493, avec l’emblème de la chaussure à lacets ». Dans son roman, le jeune Diebold assiste au serment de l’Ungersberg, pour lequel il s’est basé sur « les archives de procès et les correspondances entre les autorités de l’époque. Par exemple quand j’écris que les conjurés de l’Ungersberg emmènent des pommes et des miches de pain, c’est exact ». Originaire de Blienschwiller, l’écrivain organise une balade sur les traces du Bundschuh, « sur le parcours du jeune héros fictif, au regard de l’Histoire », dimanche
23 mars à 9h30 place de la Fontaine à Blienschwiller.
