lundi 27 janvier 2025
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Roby Braun – Le pianiste bourlingueur

Né en 1939 à Guebwiller, dans le Haut-Rhin, Roby Braun joue du piano depuis l’âge de 10 ans. Passé par l’école de musique de Saverne et le Conservatoire de Strasbourg, le jeune garçon s’est rapidement fait remarquer. Après avoir lancé sa carrière professionnelle au milieu des sixties, Roby a commencé à jouer aux côtés de diverses formations musicales, dans des pianos-bars, des restaurants et même sur des bateaux. Celui qui a voyagé dans le monde entier a choisi Brumath comme port d’attache. À plus de 85 ans, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné !

Comment vous est venue cette passion pour le piano ? C’est une affaire familiale, n’est-ce pas ?

Roby Braun : J’ai été bercé dans un milieu musical. Ma mère, qui était orpheline, a été adoptée par des banquiers hollandais. Elle était pianiste et une très bonne improvisatrice. C’est elle qui m’a donné mes premières leçons de piano à 10 ans. Mon père étant pasteur, nous avons beaucoup déménagé quand j’étais petit. Nous allions de presbytère en presbytère. Lorsque nous nous sommes installés à Struth, j’allais à l’école de musique de Saverne, avant d’intégrer le Conservatoire de Strasbourg. J’y suivais des cours deux fois par semaine avec madame Jungbluth et monsieur Acker. Plus tard, lors de mes années au lycée agricole de Château-Salins et lors de mon service militaire, j’ai découvert le jazz, qui changeait beaucoup du Bach, auquel j’étais habitué !

Votre carrière musicale s’est lancée en 1964, aux côtés du Trio Jolinier, avec lequel vous jouiez dans des cabarets strasbourgeois…

Effectivement ! J’ai commencé au Richelieu et au Saint-Trop, où j’ai pu croiser des figures importantes telles que Pierre Pflimlin, mais aussi Paco Mateo, Claude Brasseur ou encore Raymond Aron. À cette époque, j’ai aussi commencé à jouer pour le casino de Niederbronn-les-Bains, et même outre-Rhin, à Badenweiler. En 1967, j’ai rejoint les Caravell’s, avec qui j’ai pu voyager dans le monde entier, comme en Côte-d’Ivoire, en Jordanie où j’ai été témoin de la Guerre des Six Jours, au Liban, aux États-Unis, au Canada, en Allemagne et même en Suède. À Göteborg, alors que je passais la soirée dans une boîte de nuit, j’ai pu apercevoir Jimi Hendrix, qui s’était produit dans la ville plus tôt dans la journée.

Roby, à l’époque de l’orchestre Guy Stroh. www.roby-braun.fr.
/ ©dr
Vous auriez pu continuer à voyager à travers le monde pour jouer du piano, mais vous avez décidé de rentrer au pays. Pourquoi ?

Cette vie de globe-trotter n’était pas compatible avec une vie de famille. À mon retour dans la région, j’ai commencé à jouer aux côtés de l’orchestre Urbain Tonon et l’orchestre Guy Stroh pour la firme fluviale KD. À l’époque, cette compagnie faisait la navette entre Bâle et Rotterdam, sur le Rhin, en passant par Strasbourg. En 1974, en pleine Coupe du monde de football, je me souviens avoir croisé Gerd Müller et Franz Beckenbauer lors d’une croisière. À cette époque, je gagnais beaucoup de rêves, mais peu de sous.

Le gros de votre carrière, vous l’avez passé dans des restaurants, n’est-ce pas ?

C’est vrai. Durant 21 ans, j’ai joué pour l’Auberge du Kochersberg, à Landersheim. Là-bas, je me souviens avoir croisé Horst Dassler, le créateur d’Adidas, mais aussi le Prince Albert de Monaco, ou encore Sepp Blatter. J’ai aussi joué durant dix-neuf années à l’Auberge de l’Ill d’Illhaeusern, aux côtés de Jean Offner, Daniel Dupret et Guy Schwoob, et dix autres années au P’tit Maxim, à Strasbourg.

En novembre, pour célébrer les 80 ans de la Libération de Strasbourg et l’inauguration du marché de Noël 2025, Roby a joué aux côtés de l’Orchestre harmonique de l’Électricité de Strasbourg. Il est tout à gauche. / ©Dr
N’avez-vous jamais souhaité transmettre vos connaissances ?

C’est une de mes spécialités. J’ai sorti deux méthodes où je propose un parcours pédagogique particulier pour apprendre le jazz et la musique classique, ainsi que onze recueils de musique. Peu aidé, j’ai tout de même réussi à écouler plus de 9 000 exemplaires !
Mes partitions, accompagnées d’un enregistrement MP3, sont en vente en ligne. Fut un temps, j’étais aussi professeur particulier dans plusieurs écoles, comme à Illkirch-Graffenstaden ou encore à Schiltigheim. Il m’arrive encore de recevoir des élèves !

Après plus de cinquante ans de carrière, vous n’avez jamais eu de groupe à votre nom. Vous avez attendu jusqu’en 2012 !

C’est vrai. C’est l’année durant laquelle j’ai fondé Roby & Co, un groupe avec lequel j’ai sillonné les salles et les églises. En 2018, la Roby Braun’s Team a pris la relève. Aujourd’hui, le groupe ne se produit plus, mais je continue à voir mes anciens camarades. Nous avons gardé un bon contact.

En plus d’être un pianiste de talent, vous êtes aussi compositeur.

J’ai composé plus de 300 morceaux, pour moi, pour mes groupes, mais aussi pour les autres. Certaines compositions sont connues à travers le monde, grâce à YouTube ou Spotify. Via la plateforme de mise en relation Groover, mes musiques peuvent être diffusées sur les ondes de radios du monde entier. D’ailleurs, je suis de près leurs diffusions, sur lesquelles je touche des droits d’auteur. Il arrive que mes créations soient sélectionnées pour garnir des playlists. Curieusement, ma musique plaît beaucoup aux Asiatiques, mais aussi à Cuba et en Amérique du Sud.

L’info en plus

Au mois de juin, Roby a été nommé aux Cannes sync Awards. Sa chanson Irish and Bourbon a été récompensée.

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