Agréée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Entreprendre pour Apprendre est une association à but non lucratif dont l’objet est d’aider les jeunes à révéler leur potentiel, à eux-mêmes et aux autres, à travers l’expérience concrète et collective de l’entrepreneuriat. Pour cela, elle développe le programme Mini-Entreprise, décliné en plusieurs parcours en fonction de l’âge, du temps disponible et des objectifs à atteindre dans un cadre pédagogique. Elle connecte l’école et l’entreprise « pour s’enrichir de toutes les énergies et faire grandir ensemble tous les potentiels », note Andréa Ingusci, le coordinateur territorial Alsace: « Pour trouver les établissements qui participent, nous faisons de la prospection en lien étroit avec le rectorat. C’est un projet qui peut s’adapter à tout type de public, des collèges, des lycées, des lycées pros, toutes sortes de public ».
Tout au long de l’année, un groupe de jeunes va créer une entreprise, une sorte de start-up avec pour but la conception, la production et la commercialisation réelle d’un bien ou d’un service. Les élèves découvrent des métiers par eux mêmes et réfléchissent à leur orientation et leur futur professionnel, ils acquièrent des compétences sans avoir l’impression de travailler, c’est un apprentissage empirique. Cette aventure humaine permet de se confronter à des situations inédites, de révéler des qualités et des aspirations qui seront utiles tout au long de la vie. Les jeunes gens, accompagnés d’encadrants pédagogiques, d’un mentor issu du monde professionnel et d’un facilitateur d’Entreprendre pour Apprendre, sont les véritables acteurs du projet.
Quatre projets sont nés dans le Nord Alsace
Andrea Ingusci supervise le tout : « Dans le Nord Alsace, le Lycée Stanislas de Wissembourg participera pour la première fois avec une trentaine d’élèves de CAP répartis en deux classes. Le Collège Charles de Gaulle à Seltz est très engagé, l’établissement a remporté le prix au Championnat régional dans la catégorie collège en 2019. Le collège de Val de Moder à La Walck, est lui aussi un établissement très fidèle au programme Mini-Entreprise. Chaque année depuis sept ans, il est présent et propose quatre Mini-Entreprises avec des classes de 3e. Il a connu la joie d’être récompensé. Et puis, il y a le projet du Lycée Sainte-Philomène de Haguenau avec un groupe motivé et dynamique qui fabrique des tee-shirts pour lutter contre le harcèlement ». Les projets de 2021 succèdent à des idées originales comme un réveil qui rappelle aux personnes âgées de prendre leurs médicaments, des savons responsables et raisonnés, des enceintes solaires Bluetooth, des pièges à frelons asiatiques, une application dédiée à faciliter le don de vêtements, des cours d’informatique pour les personnes âgées, une lampe de chevet design fabriquée à partir de matières issues du recyclage. Tous les ans les mini-entrepreneurs surprennent par leur ingéniosité et défendent leur conception.
Cette aventure humaine permet de se confronter à des situations inédites, de révéler des qualités et des aspirations qui seront utiles tout au long de la vie.
La motivation est au rendez-vous
Cette année, au Lycée Sainte-Philomène, la motivation est montée de plusieurs crans :
« C’est une option pour les élèves, ils choisissent de venir dans ce cours en plus de ce qu’ils font durant l’année scolaire. Ils viennent de quatre classes de secondes différentes. C’est eux qui ont choisi l’idée, et le produit», explique Caroline Vix, l’enseignante qui encadre une Mini-Entreprise pour la 4e fois: « Jusqu’à présent les créations étaient proposées au sein de la filière STMG, Baccalauréat Sciences et Technologies du Management et de la Gestion. Nous avons déjà fait trois Mini-Entreprises en terminale, c’était imposé, en dehors du programme. Cette année, nous avons choisi de ne pas renouveler l’expérience avec les terminales, je l’ai proposé en option en classe de seconde management et gestion. Ceux qui sont là ont fait le choix de venir et je sens beaucoup plus d’engouement, de prise d’initiatives ». Une expérience enrichissante pour les élèves, mais aussi pour leurs professeurs, qui, à l’instar de Caroline Vix, se posent beaucoup de questions : « Jusqu’où les aider, jusqu’où les orienter, c’est leur Mini-Entreprise, il faut qu’ils aient l’impression de gérer totalement, qu’ils prennent les décisions et en même temps quand ça bloque un peu, car ils n’ont pas forcément toutes les compétences, il faut leur apporter un petit peu de soutien, mais pas trop. Il faut trouver le bon dosage ».
Pour ses tee-shirts, le groupe du Lycée Sainte-Philomène a réalisé des vidéos de communication produits, mais paradoxalement ils n’ont pas encore vraiment alimenté les réseaux sociaux. On pourrait penser que pour cette génération, cette pratique est automatique, mais, malgré les demandes et les conseils de leur prof, ce n’est pas le cas. Les comptes sont créés, mais pas encore nourris. Ils leur restent moins de deux mois pour mener leur projet et pouvoir prétendre à un prix. En attendant, chaque semaine pendant une heure trente, les seize élèves apprennent à développer leur empathie, à partager leur point de vue, ils comprennent les difficultés d’échanger en groupe ou en entreprise.
Qui décrochera la récompense ?
En raison du contexte sanitaire, Entreprendre pour Apprendre Grand Est organisera le Festival des Mini-Entreprises en distanciel, du 18 au 20 mai. Au programme : des événements en lien avec l’entrepreneuriat et la jeunesse. Le Festival se clôturera par la cérémonie de remise des prix du championnat, les plus belles idées des Mini-Entreprises seront récompensées : « C’est le moment qui permet de valoriser les équipes, les enseignants et les partenaires qui ont travaillé avec nous », conclut Andréa Ingusci.