De BMW à Audi en passant par Jaguar, Range Rover, Volvo et Mercedes, pas un constructeur premium n’a rechigné à se lancer sur le segment des petits SUV. Et pour cause, aucune autre famille du grand marché automobile n’a connu une croissance aussi importante ces dernières années. Il fallait réagir vite et proposer, dès l’entrée du catalogue, une solution attractive, au fort pouvoir de séduction auprès des jeunes générations de conducteurs aisés. Lexus a pris davantage son temps, mais il était clair que la CT, la berline qui ouvre l’offre de la filiale luxe de Toyota, ne pouvait pas demeurer plus longtemps sans renfort. Et c’est précisément là qu’intervient l’UX250. Le positionnement est clair : pour Toyota, 80 % des futurs acheteurs de ce nouveau SUV compact seront des nouveaux clients Lexus. L’objectif est donc double : regagner des parts de marché et fidéliser une clientèle qui se tournera ensuite vers les plus gros modèles de la marque.
Le bon compromis
Malgré l’engouement sans précédent qu’il suscite, le genre des SUV souffre de nombreux défauts : comportement moins dynamique qu’une berline, consommations plus importantes, encombrement supérieur alors que les villes sont déjà surchargées et que se garer est devenu une plaie, coûts d’entretien et de réparation plus élevés… la liste des inconvénients est aussi longue qu’elle ne semble pas avoir d’effet sur l’appétit du grand public.
Pour le UX250, Lexus a donc pris le parti, un peu à la manière de Volvo pour son XC40 ou de Mercedes et son GLA, de ne pas cocher toutes les cases du SUV. Cela passe par exemple par une surélévation contenue et une silhouette à mi-chemin du crossover et de la berline. Le comportement dynamique n’en est qu’amélioré.
L’ADN de la marque se retrouve sur la silhouette. Anguleux et exubérant, le design est toujours aussi… « moderne » pour les uns, « torturé » pour les autres. Il tranche en tout cas avec le manque d’audace germanique. L’UX250 reprend beaucoup des éléments esthétiques découverts sur les derniers NX et RX, ses grands frères, comme cette démesurée calandre trapézoïdale. On apprécie l’inédit bandeau lumineux arrière qui relie les deux blocs d’optiques : dans l’air du temps, cette petite fantaisie rehausse le style sans l’alourdir.
L’intérieur est du même acabit. Le savoir-faire de Lexus en matière de présentation luxueuse n’est plus à démontrer et l’UX250 est dans la droite ligne de ses remarquables productions récentes. Petit rayon de soleil, le recours au papier Washi confère à l’ensemble une originalité certaine qui tranche avec le cuir et le bois des propositions rivales. On reste plus septique face aux éléments technologiques. Certes, l’instrumentation digitale fait forte impression. Certes, la taille démesurée de l’écran central, avec ses 10,3 pouces, ne tranche pas avec les ambitions de l’UX250, mais le fait que celui-ci ne soit pas tactile gâche un peu le beau tableau général. En outre, le GPS manque de réactivité. Des défauts que viennent contrebalancer un arsenal technologique de pointe (régulateur de vitesse adaptatif, maintien en file, freinage automatique d’urgence, lecture des panneaux, caméra de recul, etc.) et une excellente habitabilité pour le segment.
L’hybride roi
De manière prévisible mais judicieuse, Lexus fait le pari du tout hybride. En France, l’UX250 ne sera donc disponible qu’en version 250h. Le train moteur associe un bloc 4-cylindres de 2 l développant 146 ch à un dispositif électrique de 109 ch pour une puissance combinée de 178 ch. Le tout est disponible soit en deux roues motrices soit en transmission intégrale.
L’UX250 conserve les mêmes qualités que ses grands frères, avec un niveau de confort et un silence rarement atteints sur ce genre de véhicules. Mieux, le travail réalisé sur le châssis du C-HR, dont la plateforme technique sert de base à cet UX250, permet d’obtenir un comportement dynamique des plus plaisants, malgré une boîte CVT toujours un peu à la traîne. Le poids relativement contenu de l’ensemble (1 540 kg), son centre de gravité maintenu bas et la rigidité du châssis lui confèrent un agrément de premier ordre.
En avalant le 0 à 100 km/h en 8,5 s, le SUV nippon montre qu’il n’a pas peur de se retrousser les manches tout en sachant rester polyvalent en diable. Côté finance, l’UX250h ne fait pas payer (trop) cher ses bonnes dispositions et son positionnement premium. La version de base en deux roues motrices débute à 36 490 €. Comptez 38 990 € pour le premier niveau 4×4 mieux équipé de série. Le haut de la gamme, avec notamment la suspension adaptative à 5 modes, culmine à 56 490 €.