Pour l’organisation de cet événement majeur en Alsace du Nord, un comité réunit les communes de Reichshoffen, Morsbronn, Froeschwiller, Woerth, Soultz, Wissembourg et Niederbronn : il prépare depuis de longs mois les manifestations qui auront lieu en 2020.
Pour cette prochaine exposition temporaire, la municipalité de Woerth et l’association des Amis du musée de la Bataille du 6 août 1870 œuvrent à faire connaître la commune tant auprès de ses habitants qu’au niveau régional, voire national et transfrontalier.
Un face à face mémoriel et artistique
Pierre Gangloff, artiste professionnel, pratique le dessin, la peinture et la gravure. L’empreinte de l’Histoire règne en maître dans son atelier à Reichshoffen : ses œuvres racontent l’histoire du lieu et de ces drames passés.
Églises et châteaux sont deux de ses sources d’inspiration qu’il suggère par des ombres et formes évanescentes : « cette démarche artistique permet à chacun de traduire ce qu’il voit selon ses propres émotions », raconte Pierre Gangloff. L’artiste a réalisé de nombreuses expositions au sein de lieux porteurs d’Histoire comme l’église de Froeschwiller, le fort de Schoenenbourg, les châteaux de Saverne, de Lichtenberg et de Diedendorf.
Pierre Gangloff réalise aussi des portraits et des paysages. Il peint également des scènes mythologiques dans lesquelles ses œuvres atteignent une dimension sacrée.
Christine Riehl est photographe. Elle puise sa source dans un détail qui devient alors le fil conducteur de son œuvre. Elle indique : « le rôle de l’artiste est de montrer et dénoncer un sujet à travers la charge émotionnelle qui se dégage de son œuvre. » Elle s’identifie comme photographe abstraite, et ne travaille ni l’humain ni le corps.
Des œuvres à quatre mains
Les deux artistes ont commencé leur travail depuis plusieurs semaines, chacun de leur côté. Christine Riehl dévoile de nombreuses photos en format 50 x 70 : un contre-jour en noir et blanc, « le rappel d’un cataclysme », un orage, « évocateur de tumulte », une prise de vue nocturne d’un pré entouré de fils barbelés, « où règne l’angoisse », une statue de chevaux, « évocatrice de combats »…
La photographe et le peintre s’imprègnent aussi de l’Histoire par la littérature, la (re)découverte des lieux. « Traiter de la guerre implique d’aimer la paix », souligne Pierre Gangloff, « il existe toujours une dualité en toute chose. »
Pour la prochaine exposition en 2020, les artistes réaliseront une vingtaine d’œuvres qui seront exposées en dialogue avec celles du musée de la Bataille du 6 août 1870 à Woerth. Peintures et photographies s’uniront en une seule œuvre réalisée à quatre mains.
Le musée de la Bataille du 6 août 1870
Nommée « Bataille de Reichshoffen », historiquement, ce sont les communes de Froeschwiller et Woerth, qui ont été les témoins de cette défaite française qui ouvrira la Route des Vosges à l’armée prussienne, et aboutira à rattacher l’Alsace et la Moselle à l’Allemagne, pendant quarante-huit ans.
Pour les férus d’histoire, mais aussi pour les autres, le musée rappelle le contexte de l’Europe en 1870. Le circuit se poursuit
en détaillant, au fil des heures, le déroulement de cette journée. Des thématiques sur les Turcos, les Zouaves, l’Infanterie, l’Artillerie et la Cavalerie se suivent sur le parcours. Le musée compte 1 300 éléments, tous issus du champ de bataille : documents, uniformes, coiffes, casques, armes…
Rappel d’un bilan désastreux : environ 10 000 tués côté français comme côté allemand.