Maxi Flash : Thierry, un livre est une manière de se replonger dans certains souvenirs oubliés ?
Thierry Omeyer : Oui, c’était l’occasion de revenir sur mon parcours, de mes débuts à Cernay, puis Sélestat, jusqu’au PSG, en passant par l’équipe de France, de voir surtout comment j’ai évolué à ce poste qui est si spécifique et si particulier. On est seul dans sa cage.
Avec le recul, avez-vous conscience d’avoir marqué durablement ce poste de gardien, d’avoir mis la lumière sur des joueurs qui restaient un peu dans l’ombre ?
J’espère avoir donné envie aux jeunes handballeurs d’être gardiens. Que ce soit un vrai choix, pas un choix par défaut, que ce soit une envie de se tourner vers ce poste, avec une responsabilité très forte. Un poste qui nécessite un travail sur soi, un travail sur la performance, une remise en question permanente.
Pour durer aussi longtemps, la notion de plaisir est essentielle…
Totalement ! Si j’ai pu être aussi performant aussi longtemps, c’est parce que j’ai gardé la même envie, le même plaisir sur le terrain, en match comme à l’entraînement. Après, il faut bien dire stop à un moment… Mais c’est mieux de le décider soi-même et de ne pas attendre que le corps lâche ou qu’on vous fasse comprendre que les performances ne sont plus là. J’avais décidé un an avant quand j’allais arrêter, et j’ai pu profiter pleinement de cette dernière saison, de tous ces petits moments que je savais que je ne revivrais pas.
C’est quoi le plus fort ? Gagner le premier titre, ou gagner le dernier en étant en fin de carrière et en se sachant attendu par tout le monde ?
C’est difficile, mais en tout cas, les titres olympiques, c’est au-dessus de tout. Après, je n’oublie pas que mon premier grand titre en Bleu, c’est un Mondial en France, et que le dernier, c’est un Mondial en France ! Entre les deux, 16 ans se sont écoulés, et forcément j’ai changé de statut. C’est aussi ça que j’essaye de raconter dans le livre.
Il était comment le Thierry Omeyer du vestiaire ? Celui qu’on ne voyait pas à l’écran ?
Au fil du temps, j’ai appris à parler un peu plus (sourire)… J’ai pris plus de poids dans le vestiaire, même si j’ai toujours préféré être un leader par la performance. J’ai appris à trouver les mots justes pour rebooster des coéquipiers, et finalement, porter le brassard, c’est quand même une fierté.
Et comment se passe cette après-carrière ?
Aujourd’hui je suis coordinateur sportif au PSG, j’apprends la gestion d’un club après mes diplômes d’entraîneur et de manager général à Limoges. Je me suis associé pour monter un bar à Strasbourg, le « Hoop », j’ai mes stages, et je suis consultant pour BeIn Sport sur les matchs de l’équipe de France. J’ai un emploi du temps très chargé, mais c’est bien, j’ai envie de toucher à tout.
Il paraît que lorsqu’on arrête sa carrière, on prend vite deux, trois, cinq, dix kilos… Comment ça se passe pour vous ?
(rires) Je m’entretiens ! Je fais du padel tennis une fois par semaine, un ou deux footings, et du golf quand j’ai le temps !