Chaque année, ce sont près de 2 millions de patients qui sont soignés par les équipes médicales du groupe hospitalier privé ELSAN. À Haguenau, la clinique Saint-Odile a intégré le groupe en 2019. C’est pour raconter ces histoires particulières entre patients et soignants qu’ELSAN a initié, avant l’épidémie de Covid-19, la rédaction d’un ouvrage publié en novembre : « Des soignants très patients » (Bayard Service Éditions). À la manoeuvre, Denis Chauchat, publicitaire, et sa fille, Tiphaine, scénariste. Angoulême, Stains, Valencienne, Metz : les deux auteurs ont, à chaque fois, passé en moyenne deux jours sur place, armés de leur carnet de notes. « On déboulait dans les cliniques, on était un peu dans les pattes des équipes », se souvient l’autrice. « On ne connaissait pas le milieu médical », reconnaît Denis Chauchat. Gynécologie, service des urgences, chirurgie de la main : « Ce qui nous a marqués c’est l’extrême cohésion et professionnalisme du personnel soignant », poursuit l’auteur. Denis Chauchat a particulièrement été touché par son immersion au sein des urgences à Stains (Seine-Saint-Denis) : « Il y a toutes les machines, la technologie, mais toujours, cet aspect humain. Le patient n’a pas le choix il faut qu’il fasse confiance. »
Solidarité et respect
Le livre, à destination des patients, se veut positif. Il comporte plusieurs anecdotes comme ce gynécologue nantais qui montre ses mains et annonce qu’elles ont mis au monde pas moins de 2.000 enfants. Ou cette femme, soignée à Metz pour un cancer, prête pour une ablation de ses deux seins : « Je préfère quand c’est symétrique, ce n’est pas mon meilleur atout », a-t-elle lancé aux médecins.
Ces pathologies, comme l’endométriose (maladie gynécologique qui touche 5 à 20% des femmes, ndlr), étaient encore peu médiatisées il y a quelques années. Résilience, force et courage font partie intégrante de l’ouvrage. Tout comme la solidarité entre les équipes. « L’aide-soignante est aussi indispensable que son responsable et inversement », insiste Tiphaine Chauchat.
Elle constate une évolution dans les rapports entre soignants et patients : « Il existe un vrai respect, mais les patients ne considèrent plus les médecins comme des dieux. À l’inverse, les médecins ne se comportent plus comme des sachants ». Denis Chauchat rebondit : « Ce sont des professionnels experts dans leurs domaines, mais qui apprennent tous les jours ». Et cette notion de « vocation » pour un métier :
« les équipes ont vraiment à coeur le bien-être de leur patient ».