Une malédiction frappe les constructeurs généralistes européens. La réussite sur le marché des grandes berlines leur échappe depuis de longues années. On pense, bien sûr, à la Laguna, à la Lattitude et au Talisman de Renault, à la Peugeot 408 ou encore à l’Arteon elle-même, qui n’a pas encore su trouver son public. Volkswagen a laissé depuis longtemps le soin à Audi de proposer les berlines les plus attrayantes, voire à Skoda, dont l’Octavia vogue de succès en succès avec un positionnement davantage d’entrée de gamme. La concurrence des SUV n’a rien arrangé à l’affaire.
Les vents tournent cependant très vite dans le domaine de l’automobile. La vague des crossovers vire à l’indigestion, tandis que des malus au poids se profilent à l’horizon. Quand on sait que les berlines et les breaks proposent un aérodynamisme avantageux, une silhouette contenue et un comportement plus attrayant, on se dit que l’avenir n’est pas encore écrit. Volkswagen l’a bien compris en revoyant la copie de son Arteon.
Partie de chasse
Dans la grande tradition des marques allemandes en général, et de Volkswagen en particulier, les changements extérieurs ne sont pas nombreux. Il faudra se concentrer sur le regard et le bouclier pour gagner au jeu des sept erreurs. Les barres de LED dans la calandre et les nouveaux feux arrière peaufinent une ligne déjà parfaitement maîtrisée. De tous les points forts dont dispose l’Arteon, c’est bien sa silhouette, quelque part entre le coupé et la berline statutaire, qui prime.
À l’intérieur, les changements sont plus nombreux. Le véhicule adopte la très moderne planche de bord de la Passat et y apporte sa touche plus sportive, à l’image des aérateurs qui s’étendent d’une portière à l’autre. La grande majorité des commandes passent au tactile, tandis que l’instrumentation digitale, portée par un immense écran, et le tableau de bord prennent le virage de la modernité absolue.
Le système Travel Assist fait son apparition. Il s’agit d’un ensemble d’aides à la conduite semi-autonomes travaillant de conserve. Le régulateur de vitesse adaptatif, le maintien actif dans la voie et du freinage d’urgence automatique font partie de l’arsenal, ainsi que la caméra de recul qui est, de surcroît, améliorée avec une vue qui passe de 90 à 170°. C’est du sérieux.
Côté habitabilité, on retrouve les limites de la formule coupée, avec une garde au toit limitée à l’arrière. Le confort est en revanche impeccable. L’Arteon a en outre la bonne idée d’offrir un coffre de 5 683 l.
Catalogue en mouvement
Finalement, au-delà du bond technologique, c’est bien l’évolution du catalogue qui titille le plus l’intérêt dans ce restylage de l’Arteon. Volkswagen a décidé de lancer une nouvelle version Shooting Brake dans l’arène, qui offre 5 cm de garde au toit supplémentaire à l’arrière et un style inimitable. Sous le capot, la donne change également. Une version R de 320 ch et un hybride rechargeable de 218 ch sont dans les starting-blocks pour venir épauler le 2 l TDI en 150 et 200 ch et le 2 l TSI en 190 ch ou 280 ch. Les tarifs débutent à 47 870 €.