Dans la nuit de mardi à mercredi, le web mondial avait les yeux rivés sur l’Alsace. Le bâtiment principal de quatre étages d’OVH Cloud, détruit par les flammes, abritait les serveurs informatiques de nombreux sites internet. « Tous nos clients sur ce centre de données sont susceptibles d’être impactés », a rapidement prévenu l’entreprise OVH sur Twitter. La structure du premier bâtiment s’est totalement embrasée, avec des flammes jaillissant à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Le feu s’est propagé à deux autres bâtiments de l’entreprise avant d’être circoncis par les pompiers vers 5h30 du matin.
Comment fonctionne un « data center » ?
OVH Cloud est le leader européen des hébergeurs internet. Les data centers (centres de données) qu’il abrite sont en quelques sortes la partie « physique » et émergée de la toile. La création des premiers espaces du genre marque une profonde transformation dans l’histoire de l’informatique. À la fin des années 1990, les ordinateurs personnels devenaient de plus en plus petits et de moins en moins chers, et la quantité de données commençait à augmenter (de plus en plus de sites, de plus en plus d’utilisateurs…). Les premières grandes entreprises du web ont donc commencé à mettre en réseau plusieurs de leurs serveurs pour augmenter leur puissance de traitement, accueillir plus de visiteurs et optimiser leur consommation électrique. Aujourd’hui, ces centres de données peuvent stocker des milliers de sites web, archiver vos mails ou fournir de l’espace de stockage pour jouer à des jeux en ligne.
L’incendie a fait des dégâts
La préfecture a précisé que le site d’OVH Cloud de Strasbourg n’était pas classé Seveso, contrairement à ce qu’elle avait annoncé. Elle a cependant fait savoir qu’aucune pollution toxique n’avait été détectée, malgré l’important panache de fumée s’étant échappé du bâtiment. Les services en ligne de l’aéroport de Strasbourg, de la brasserie Méteor, du stade toulousain ou de la Mairie de Versailles ont été momentanément indisponibles, ainsi que le site « data.gouv.fr » qui héberge les données publiques françaises. Heureusement, seule une partie des entrepôts a été endommagée et la majorité des données a été sauvée du feu par les pompiers. En quelques heures, tout est revenu à la normale pour la plupart des sites hébergés sur les serveurs strasbourgeois.