Maxi Flash : Thiery, racontez-nous l’origine de ce projet, du côté de Gerardmer.
Thiery Heim : On a démarré au premier déconfinement, quand les athlètes de haut niveau ont pu reprendre leur pratique. On a été sollicités par plusieurs fédérations (Canoë-Kayak, Handisport…) pour qu’on sorte un masque qui soit assez léger. On était à 130L de perméabilité à l’air, 98% de filtration, testé sur 50 lavages.
Il n’y avait pas les mêmes certifications qu’actuellement…
On a ensuite été appelé à travailler avec le pôle textile Alsace et l’AFNOR avec des visios tous les jours en décembre et janvier. Le projet abouti a été validé par le ministère des Sports fin janvier. On a réussi à le rendre acceptable par rapport aux nouvelles normes, et on a dû trouver une astuce pour écarter le masque du visage… On a conçu une coque à la fois souple et rigide. En cas de choc, au basket par exemple, ça ne doit pas être un produit qui blesse. Après la coque, on a tout refait tester par des laboratoires.
Finalement, on voit des sportifs jouer avec des protections pour les yeux, le masque ce n’est pas plus handicapant…
Notre masque est en ce moment en test auprès des basketteurs de l’INSEP à Paris. Une heure d’entraînement tous les jours. Mardi (ce 30 mars, ndr), ce sont les volleyeuses de Saint-Dié (Élite), qui vont jouer avec. Le SDIS 68 fait aussi des essais actuellement. L’Université de Lorraine fait aussi des tests de VO2 Max auprès de sportifs de tous niveaux. Les retours sont vraiment intéressants. On voit qu’en Espagne ou aux États-Unis, ça joue masqué dans les sports collectifs.
Avez-vous des informations quant à une réouverture des salles de sport ou des complexes de foot en salle ?
Ce masque, c’est le but ! On est le premier masque «normalisé» mais on a un silence radio du Ministère, rien ne bouge ! De manière pragmatique, on commence avec une première livraison de 1000 masques, mais on attend aussi de voir des marques comme Décathlon. Ils ont une capacité à produire en masse que nous n’avons pas, et il en faudra pour le plus grand nombre. Mais pour l’instant, nous sommes les premiers.