Connaissez-vous la vie de vos voisins ? Savez-vous quels films ils regardent, si leurs enfants passent des nuits paisibles, s’ils dealent du GHB, s’ils picolent plus que vous, si leur couple est solide ?
On n’est plus dans les années 60/70, ce temps où les portes étaient ouvertes le jour et pas verrouillées la nuit, où l’on partageait beaucoup, de l’odeur du dîner à sa couleur politique, où l’on se disait bonjour et bonsoir dans l’escalier, ce qui n’empêchait pas d’avoir son intimité, son jardin secret.
Maintenant, au mieux, c’est un jardin partagé. Moi, dans mon immeuble, je ne connais que ma voisine, et vous allez me dire que c’est déjà pas mal. Oui, c’est vrai, et je sais beaucoup de choses sur elle. Par exemple, qu’elle est encore célibataire, comme 18 millions de Français. Et je me demande bien pourquoi.
Cette fille a tout pour plaire, elle est honnête. Il serait plus juste d’écrire « je me demande mal pourquoi », car c’est un peu de la curiosité mal placée, mais je pourrais écrire que « c’est un peu de la curiosité bien placée », car c’est aussi de l’espoir, et l’espoir est du côté du bien.
Comme le dit Greta Thunberg : « Quand on commence à agir, l’espoir est partout. Alors au lieu d’attendre l’espoir, cherchez l’action. Et c’est seulement à ce moment que l’espoir sera là ». L’espoir dans mon immeuble c’est le sourire de ma voisine.
J’ai eu un coup de blues en regardant l’état du monde et les avancées de la COP 26 aux infos, j’ai agi pour mon climat personnel, je lui ai demandé si elle voulait dîner avec moi. Bien mal m’en a pris, elle avait des trucs à faire, des affiches à coller, une dernière chance à saisir.