Maxi Flash : Votre parcours professionnel est assez étonnant, vous avez été formatrice, avocate, comptable, dans un service funéraire, au ministère des Finances… Quand l’écriture est-elle venue ?
Renée Hallez : Dès qu’on me proposait un poste, je me lançais, cela m’a énormément enrichie avec le temps même si c’était dur. J’ai commencé à écrire à 9 ans, car quand on est enfant on n’ose pas s’opposer à ses parents. Alors je notais mes tracas et je dissimulais mes écrits dans les plinthes…
La ligne droite est le titre de votre dernier roman, mais aussi d’une chanson de Moustaki qui est interprétée sur scène par la future victime. Vous a-t-elle inspirée ?
Certaines paroles de la chanson collaient à la structure du roman, mais en général, les trans ne suivent pas une ligne droite. C’est ce côté antinomique qui m’a intéressée, c’est complètement à l’opposé de l’histoire. Après tout dans la vie, il y a peu de lignes droites, sauf dans les stades…
Où commence cette ligne ?
Un jour, j’ai assisté à un spectacle de transformistes où il y avait une chanson de Barbara qui m’a scotchée. Pendant deux ans, j’ai interviewé des trans, sur leur enfance, leur vie actuelle et comment ils envisagent l’avenir… Puis l’inspiration m’est venue, et en deux mois, c’était fait. Lorsque j’écris, chez moi, je ne fais que ça. Je fais mes courses le lundi matin et je congèle de la purée pour le reste de la semaine. Ma concentration est au maximum, tout est en place dans ma tête depuis des mois, voire des années.
Vous qui êtes née dans le Pas-de-Calais, vous faites beaucoup de références à l’Alsace, la région vous tient à cœur ?
J’ai besoin d’ancrer l’histoire dans le réel. J’habite entre Strasbourg et Altkirch et j’ai parcouru l’Alsace dans tous les sens. Comme le lecteur vérifie, je vais moi-même m’assurer des lieux que je décris. En revanche, quelqu’un m’a dit que je prononçais les villages de manière atroce, j’ai pourtant pris des cours d’alsacien à l’université populaire !