Faire peu pour faire bien, telle pourrait être la devise de Marie Marchal, une jeune éditrice strasbourgeoise. Elle qui s’est formée plutôt sur les salons du livre aurait voulu acquérir du savoir-faire dans une maison d’édition indépendante, « mais comme ils embauchent très peu, lorsque l’occasion s’est présentée de publier mon premier texte, je me suis lancée. Il s’agissait d’une amie talentueuse qui m’aurait accompagnée dans l’aventure, mais finalement le projet n’a jamais vu le jour ».
Des thèmes collectifs
En 2018, les éditions Gorge bleue, elles, étaient bien nées, avec d’autres auteurs*. Suivant une ligne éditoriale dans l’air du temps –une cohérence écologique et économique, des écrivains rémunérés dès l’impression, des livres fabriqués en France sur du papier Ecocert—Marie répond à la question « qu’est-ce que l’auteur prend de lui-même, mais qui nous concerne tous ? » pour justifier ses choix éditoriaux. « Ce sont des individualités qui ont du talent, mais des thèmes collectifs de société, comme des questions de femmes, d’euthanasie, de violences policières ou conjugales… ». Si ses « compétences de libraire ont influencé tous [ses] choix pour la maison d’édition », Marie Marchal base sa stratégie sur la publication simultanée de trois livres en même temps.
Ainsi, le calendrier de travail est commun aux trois et « on profite de l’année entière de promotion ». 600 à 900 exemplaires sont imprimés à chaque fois, et les ventes individuelles sur internet complètent celles en librairie. Une vingtaine à travers la France sont pour l’instant clientes dont deux à Haguenau. « Objectif : 50 », espère l’éditrice.
Premier ouvrage de poésie
Cette année, arrive au catalogue le premier ouvrage de poésie, La nuit t’arrache à moi, de Nanténé Traoré, « un poème d’amour absolu », selon Marie. Également le deuxième roman de Madeleine Roy, Entre, sur la question de l’identité, et enfin Dans ton tube, de Florence Andoka, « un roman expérimental sur YouTube ».
*catalogue complet sur