A guerre improvisée, soins improvisés : si la bataille du 6 août 1870 à Woerth a été l’une des premières de la guerre franco-prussienne, elle était surtout inattendue. « Côté français, rien n’était prêt, donc il n’y avait pas de structure médicale, et côté allemand, la bataille devait avoir lieu plus tard, donc quelques équipes médicales attendaient en arrière », commence le président des Amis du musée de 1870, Roland Hoyndorf. À Woerth même, « le docteur Sadoul, médecin cantonal, a improvisé des soins où il pouvait, une salle communale, une école, un restaurant… » Son histoire, son arbre généalogique ont été retracés.
Au moins 20 000 blessés
Basés sur des écrits et des témoignages historiques, une dizaine de panneaux résument et illustrent très bien les soins prodigués. Un infirmier avait par exemple décrit « le côté inhumain des blessés, certains n’ayant été pris en charge que le surlendemain, c’était tragique ». Roland Hoyndorf évoque « des tentes improvisées appelées lazarets, qui ne sont pas fixes contrairement aux hôpitaux de Bischwiller et Haguenau, Rastatt pour les Allemands, où les blessés sont arrivés en charrue à partir du lendemain ». Leur nombre s’élevait au moins à 20 000, égalant le nombre de morts au combat…
Par ailleurs, du matériel médical des années 1870 a été prêté par les Amis du musée des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. « Une table d’opération en bois avec des positions réglables, autour de laquelle nous avons mis une animation, un médecin, une sœur qui aide et un infirmier » est exposée, de même que deux coffrets de chirurgien. Scalpel, scies pour amputer, boîte à seringues, pince pour extraire les balles, ciseaux, etc… Du concret pour que les visiteurs puissent se représenter les conditions de l’époque.
Programme des animations
Plusieurs animations vont avoir lieu : le vernissage de l’exposition le 15 mai, au lendemain de la Nuit des musées ; le docteur Blavin, médecin retraité de Woerth, interviendra le 10 juillet et le 9 octobre pour une visite guidée ; Patrick Serre, conférence contée sur les prisonniers français le 5 août ; commémorations et reconstitutions les 6 et 7 août. Le musée est ouvert jusqu’au 31 octobre, du mercredi au vendredi de 14h à 17h et le week-end de 14h à 18h.