Maxi Flash : Les mots « cochons » sont bien représentés dans notre dialecte. J’imagine qu’écrire ce type de livre doit représenter un travail énorme de compilation, de recherche et de réflexion.
Oui, c’était un gros travail de recherche. Mais c’était épanouissant de pouvoir servir autant la cause de ma culture et de ma langue maternelle. Quand j’ai eu l’idée du livre, je me suis demandé ce que j’allais y mettre. Finalement, les idées sont vite venues. J’ai voyagé, à mon rythme, dans ce pays des mots pendant plus de deux ans. J’ai toujours adoré feuilleter les dictionnaires, notamment un que ma mère avait gagné dans les années 30. Commencer par un mot et enchaîner sur les autres, c’est un voyage infini. J’ai toujours adoré les mots et les langues. Avec ces mots «cochons», l’idée n’est pas d’échauffer la libido. C’est surtout pour montrer la richesse de cette langue et sa capacité à exprimer avec beaucoup d’humour des endroits du corps, les choses de l’amour ou de la reproduction. La liste n’est pas exhaustive. À peine on pense avoir mis le maximum de mots qu’on en trouve d’autres.
Au milieu de tous ces mots « cochons », vous racontez des anecdotes sur votre enfance et votre village. Ce livre n’est pas qu’un simple bréviaire…
Raconter des morceaux de sa vie, ça exige un travail sur soi pour accepter de se livrer. C’est intime. Mon plaisir est aussi de les écrire. J’aime quand quelqu’un qui n’a pas vécu dans les années 60 peut se faire une idée de comment était la vie durant cette période, à travers mes livres. Je décris une vie villageoise, mais aussi des mentalités, notamment sur la prostitution, par exemple. J’aurais pu écrire beaucoup plus sur mon village, mais le livre serait devenu trop épais. Le regard de ma fille m’aide à être beaucoup plus concise et à ne pas m’étaler. D’ailleurs, c’est elle qui a réalisé la première de couverture.
Le livre Nos mots cochons est la deuxième de la série. Comment le premier a été reçu par le public ? Avez-vous déjà eu des retours sur le second ?
Le public a très bien réagi après la sortie du premier livre, Nos mots doux. Il a même été réimprimé une troisième fois. Il fonctionne bien et je suis ravie qu’il ait été si bien accueilli. J’espère que Nos mots cochons fera tout aussi bien, voire mieux. Pour l’instant, je suis ravie de voir que le public apprécie d’être secoué par ce livre. Il fait beaucoup rire les Alsaciens. Avant cette rencontre avec Maxi Flash, j’ai reçu un message de Régine Wilhelm, journaliste sur France 3 Alsace, qui m’a dit qu’elle a rigolé à gorge déployée en le lisant.
Léo Doré