Il y a des choses immuables, des points de repère dans l’horizon trouble de notre époque, des évènements heureux qui font leur nid dans nos cerveaux ballottés, comme le retour du printemps et de The Voice. On a envie, besoin de positif, de joie et de bonheur. C’est vrai ça, on a bien besoin d’un coup de main pour être heureux, m’a dit ma voisine l’autre jour en sortant sa cigogne (le nom de sa chienne en fait, ma voisine est très attachée à la région et la caravane passe… Ne cherchez pas le jeu de mots, c’est pour un pari…) Elle a enlevé son pull du dimanche, et ajouté : « je me perds si je reste là frérot, je pense à déménager dans ce petit pays qui depuis 2008 fait très attention au bonheur et au bien-être de son peuple, c’est même inscrit dans sa constitution, alors que chez nous, tout le monde s’en fout. »
Ce pays de 800 000 âmes perché dans l’Himalaya, c’est le Bhoutan. Son BNB, traduisez Bonheur National Brut est un indice servant au gouvernement à définir le moral des troupes. Là-bas, tout est neuf et tout est sauvage (ça aussi c’est pour un pari), le 49.3 est la moyenne de la taille des enfants à la naissance, pas autre chose. Là-bas, libre continent sans grillage, on mise sur la qualité de vie, là-bas, les rêves ne sont pas étroits, car le fameux BNB se calcule selon 33 critères comme le temps que l’on passe avec ses proches.En plus, son bilan carbone est négatif (ils ne sont que trois pays dans le monde dans ce cas, a précisé ma voisine) et, même si le tourisme est sa première source de richesse, la taxe de séjour est passée à 200 dollars par jour. Elle sert au développement durable, car là-bas, la protection de l’environnement est plus importante que l’économie.
On peut savoir pourquoi c’est comme cela au Bhoutan et inenvisageable en France ? Ça a l’air simple pourtant ? Ici, on pense à faire travailler les gens deux ans de plus, histoire d’être bien certain que lorsque la retraite des jeunes d’aujourd’hui sera venue, les conséquences du changement climatique seront plus mortelles encore que les pauvres calculs pour payer leurs pensions. La France est devenue sinistre, elle n’a rien d’un boute-en-train. Avant, notre pays était beau comme on ne l’imagine pas, maintenant elle ressemble à un pull de Bigflo et Oli.