vendredi 22 novembre 2024
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Paul Kroely – Une vie d’automobiles

Depuis plus de quarante ans, Paul Kroely est à la tête de l’entreprise du même nom. Aujourd’hui, la société emploie 800 personnes, vend et entretient des véhicules neufs ou d’occasion des marques Mercedes-Benz, Porsche et Smart. Ce 27 mars, une concession flambant neuve ouvre ses portes à Haguenau, route de Marienthal.

À seulement 22 ans, vous intégrez la marque Peugeot. Votre histoire avec l’automobile a commencé très tôt…

Effectivement. Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs alsaciens. En son sein, il y a toujours eu des personnalités, surtout mon père. Tous ont animé des entreprises et les ont développées. C’est dans l’ADN de la famille. Notre culture est très proche de ce que nous appelons le capitalisme rhénan. Cela réside dans le fait que l’entrepreneur pense avant tout à développer et protéger l’entreprise, l’emploi, avant de penser à son confort et ses gains personnels. Quand j’étais jeune, la famille gérait deux groupes de sociétés : les affaires automobiles et les affaires financières. Après mes études en école de commerce, je suis entré chez Automobiles Peugeot. À cette époque, à la fin des études, nous ne nous posions pas la question de savoir si nous allions trouver du travail ou pas. Nous avions directement cinq postes qui s’offraient à nous. Sincèrement, je pensais faire une grande partie de ma carrière dans cette entreprise. C’est au décès de mon père et de son associé, deux ans plus tard, que Peugeot m’a demandé expressément de quitter la société pour retourner à Strasbourg et prendre la direction des garages. J’ai résisté pendant un an, mais la pression était tellement forte que j’ai fini par céder. Au début des années 80, j’étais à la tête des concessions, à seulement 24 ans.

Mais avez-vous été encadré à vos débuts ?

Bien sûr. J’étais seul et jeune, mais aussi très inexpérimenté. Je tiens à rendre hommage à deux personnes qui m’ont beaucoup aidé. Il y a Alfred Fortmann, alors président de la Banque Populaire de Strasbourg, qui m’a coaché. C’était un homme avec un énorme bon sens et qui m’a appris beaucoup de choses, des choses que je n’ai pas comprises sur le coup. Il y a aussi Jean-Pierre Wolf, le dirigeant de la branche financière de la famille au Crédit de l’Est avec qui j’ai beaucoup coopéré et entretenu une bonne relation.

À quoi ressemblaient vos débuts à la tête de l’entreprise ?

Jusqu’à présent, le marché de l’automobile s’est inscrit dans une croissance régulière, mais sans être épargné par des périodes de récession. En 1981, à mon arrivée, les débuts ont été rudes. Peugeot a subi plusieurs crises majeures. L’une d’elles lorsque Peugeot a fusionné avec Talbot en 1981. La seconde en 2008, lorsque la famille Peugeot a été amenée à se retirer partiellement. À ce moment, l’État français et Geely, un constructeur chinois, ont chacun obtenu un tiers de l’entreprise. Dans les années 90, nous avons ajouté les voitures et camions Mercedes, puis Volkswagen, Audi, Seat et Skoda. En 2012, nous avons racheté Peugeot Strasbourg. Au 31 décembre 2016, nous avions 1 800 personnes et nous vendions 15 000 véhicules neufs à l’année. L’année d’après, j’ai souhaité recentrer le groupe sur les marques premium : Mercedes-Benz, Porsche, puis Smart.

La nouvelle concession de Haguenau. / ©Dr
Que signifie votre slogan « Un destin au service du vôtre » ?

Dans notre entreprise, nous recherchons la performance. Elle est à la fois légitime et utile, dans la mesure où nous réinvestissons nos résultats dans l’outil de travail, pour l’accueil des clients, mais aussi pour le bien-être des collaborateurs. Le niveau de performance durable ne continue que si les équipes évoluent dans un environnement favorable. Nous donnons la possibilité aux collaborateurs de s’élever et de progresser. Les promotions internes sont encouragées. Notre objectif est de créer un écosystème managérial favorable au développement de la performance durable. Nous investissons beaucoup dans les équipes, mais aussi dans la formation. Nous fonctionnons avec un équilibre des attentions. Nous pensons que si les collaborateurs bénéficient d’un environnement dans lequel ils se sentent bien, ils seront plus à même de rendre un meilleur service aux clients.

Tous les coûts augmentent. Qu’en est-il pour l’automobile ?

Personnellement, je trouve que les voitures d’aujourd’hui sont devenues trop sophistiquées. De ce fait, les prix ont trop augmenté. Il serait souhaitable de les simplifier pour les rendre plus accessibles. Il y a un décalage entre le pouvoir d’achat des ménages et le prix des voitures neuves aujourd’hui. L’âge moyen d’un acheteur pour une première voiture neuve est aujourd’hui supérieur à 50 ans.

L’électrique et l’hybride se développent beaucoup…

Oui, il est normal de vouloir préserver le climat. Aujourd’hui, les clients qui veulent se tourner vers l’électrique se posent plusieurs questions lorsqu’ils arrivent en concession. Ils craignent de ne pas trouver de bornes de recharge sur leur trajet, mais aussi le temps que ça va prendre. Ils basculent souvent vers l’hybride rechargeable. De la sorte, ils peuvent alterner entre le thermique et l’électrique. Les gens ne savent pas quoi acheter, et c’est là que les concessions jouent leur rôle à merveille. Pour prendre une décision, il va falloir avoir à l’esprit l’utilisation que le client fera de sa voiture. Je crois que la bonne décision en termes de motorisation dépend de l’usage du client. Aujourd’hui, c’est au cas par cas. Toute notre gamme existe en thermique ou en hybride rechargeable, du plus petit modèle au plus grand modèle. En France, toute la gamme Smart va être réactivée en 100 % électrique.

Une nouvelle concession est sur le point d’ouvrir à Haguenau. Que pouvez-vous en dire ?

L’ancien site de Schweighouse-sur-Moder était avant tout un point service, un relais de la concession principale de Strasbourg. Il est rapidement devenu trop petit. Avec la nouvelle construction de Haguenau, l’idée était de passer sur une véritable concession. La première pierre a été posée en mai 2022. Il y aura plus de 1 000 m² d’atelier, 540 m² dédiés à l’accueil des clients, un showroom et même un hôtel à pneus. De plus, avec la VLS et le réseau de bus RITMO, la concession est parfaitement située. Panneaux photovoltaïques, récupération des eaux de pluie, isolation largement supérieure à la moyenne : tout a été fait pour économiser au mieux l’énergie.

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